«Le lancement de la négritude correspond dans l’histoire de
l’Afrique à un moment extrêmement important. Il fallait se lever pour affirmer
au reste du monde qui nous assujettissait que nous les noirs, nous ne sommes
pas des sous-hommes, mais des hommes au même titre qu’eux et que coloniser et
sous-estimer le Noir, était de commettre un crime». Ce rappel historique de la
2ème Vice-présidente du Front Populaire ivoirien (FPI), Simone Gbagbo, tient
lieu de fil d’Ariane à la double cérémonie de présentation du mouvement
‘’Néo-négritude’’ et de dédicace de l’ouvrage associé ‘’Le proviseur endetté’’
de Fabrice Goho, qui s’est tenue, le samedi 06 février 2021, à la salle de
conférence de la libraire Carrefour-Siloë, à Cocody. L’objectif était de faire
asseoir dans les esprits que le Noir doit valoriser sa personnalité, «que le
lion doit maintenant écrire l’histoire de la chasse», selon le président de la
ligue panafricaine Umoja, Poéan Mathurin. Ce combat, selon les organisateurs,
s’inscrit dans une dynamique qu’ils ont baptisée ‘’Neo-négritude’’.
«La Neo- négritude est l’affirmation de notre souveraineté,
de notre être qui aspire à l’émancipation de toutes ces valeurs que l’Occident
nous fait avaler. Il s’agit d’asseoir des Etats africains solides et
indépendants. Cela passe par la (re)dynamisation des organisations
sous-régionales pour les calquer sur les valeurs africaines. Au plan politique,
il faut arriver à maîtriser l’idéologie à partir de laquelle fonctionne un
parti politique avant d’y militer», soutient l’écrivain Fabrice Goho, un des
initiateurs de ce nouveau concept.
Pour le parrain de la cérémonie, le ministre Emile
Guiriéoulou, la Neo-négritude est une occasion pour l’Afrique de revoir en
profondeur sa relation avec les valeurs importées. Toujours selon lui, il est
important de comprendre que l’Afrique ne peut pas évoluer si elle ne s’émancipe
pas de la tutelle occidentale. «La Néo- négritude correspond à une vision
politique qui s’inscrit dans la refondation de la société ivoirienne,
voire africaine. L’objectif étant de
donner la souveraineté à la Côte d’Ivoire. Il faut sortir du réajustement
politique, comme le soulignait le Président Laurent Gbagbo, inspiré de la Conférence de Brazzaville en
1944, la loi cadre de 1956, les communautés françaises en 1958, et les
indépendances octroyées en cascade en 1960», a-t-il souligné.
C’est pourquoi Simone Gbagbo peut dire : «Nous avons encore
un pas à faire, il s’agit aujourd’hui de posséder notre destin et de proposer
au reste du monde les choses plus nobles. Ça va nous obliger à changer notre
mentalité».
Invité à la cérémonie, le doyen Abou Cissé a rendu un
vibrant hommage au couple Gbagbo auprès de qui il a déclaré avoir appris
beaucoup de chose de la politique. «Ce sont des hommes d’Etat, au service de
leur nation» a-t-il témoigné.
‘’Le Proviseur
endetté’’ est un ouvrage de 129 pages qui décrit les turpitudes des habitants d’un pays
imaginaire, mais qui ressemble en beaucoup de points à des Etats africains qui
ont ‘’liquidé’’ toutes leurs richesses.
J-S LIA