Apiti Apiti Clément, Diaba Assoukpou Roger et Gbamnan Djidan Jean-Félicien se battent pour le poste de chef du village de Yopougon-Kouté.

Crise à la chefferie villageoise : Kouté, un village, trois chefs

  • Kifuima TOURE
  • 01-02-2021 à 11:16
Apiti Apiti Clément, Diaba Assoukpou Roger et Gbamnan Djidan Jean-Félicien, tous fils du village de Yopougon-Kouté se battent pour le poste de chef de village. Depuis, un climat délétère règne dans cette agglomération.

Apiti Apiti Clément, Diaba Assoukpou Roger et Gbamnan Djidan Jean-Félicien, tous fils du village de Yopougon-Kouté se battent pour le poste de chef de village. Depuis, un climat délétère règne dans cette agglomération.

Le village de Yopougon-Kouté, situé dans la commune de Yopougon, traverse actuellement une grande crise. Une guerre de leadership oppose trois fils de ce même village, chacun se réclamant chef dudit village. Cette situation a créé une division et un malaise au sein de la population. Il y a d’un côté, le clan d’Apiti Apiti Clément, enseignant ; celui de Diaba Assoukpou Roger, Directeur général du Budget et des Finances ;  et celui de Gbamnan Djidan Jean-Félicien, ancien maire de la commune de Yopougon.

Selon des informations que notre équipe de reportage a recueillies sur place, ces trois personnes seraient issues de la même classe d’âge, donc de la même génération, celle de Tchagba-Blessué. Le samedi 09 janvier 2021, Notre équipe de reportage a assisté à la double cérémonie de passation de charges entre les Dougbô qui cédaient le pouvoir et les Tchagba qui accédaient au pouvoir et l’investiture du chef du village en la personne d’Apiti Apiti Clément. Ce jour-là, vêtus dans des uniformes selon la classe d’âge, les habitants se sont retrouvés  à la place publique où s’est effectuée la cérémonie  passation de charges. Les Tchagba, les Dougbô et les membres des autres générations ont convergé vers le foyer du village  où Apiti Apiti Clément a été investi. Celui-ci a confié à La Voie Originale qu’il place son pouvoir sous le sceau du développement. «C’est un sentiment de joie qui m’anime actuellement. Cette cérémonie s’est tenue malgré des incidences créées par ceux d’en face. C’est pour nous une occasion de nous écouter et nous entendre. Notre premier objectif tourne autour du développement du village. Le village dont je rêve, ce sont les actions vers l’harmonie, amorcer le développement en aidant la jeunesse dans son projet d’employabilité et soutenir les femmes dans leur organisation commerciale. La tâche est lourde, raison pour laquelle nous avons besoin des ressources humaines. C’est-à-dire se donner la main pour réussir la mission que nous nous sommes assigné», a-t-il expliqué, tout en tendant la main à l’équipe de Diaba Assoukpou Roger qui constitue le véritable adversaire.

Contre toute attente, une semaine après, c’est-à-dire le samedi 16 janvier 2021, nous avons assisté à une cérémonie similaire : l’investiture et l’installation de Diaba Assoukpou Roger. Celui-ci, au cours d’une conférence de presse,  a soutenu que c’est son équipe qui est habilitée à organiser cette cérémonie dans le village de Yopougon-Kouté. «Cette cérémonie d’aujourd’hui est organisée par les ayants-droit. La cérémonie du samedi 09 janvier dernier n’étant pas convoquée par le doyen d’âge du village, elle est nulle et de nul effet. L’installation du chef est donc nulle et de nul effet. C’est une pure comédie. Car chez nous les Atchan (Ebrié), c’est le doyen d’âge du village qui convoque une pareille cérémonie. Apiti Apiti Clément qui avait été investi n’est pas de la génération Tchagba comme il le fait croire ». Face à cet état de fait, Diaba Assoukpou Roger a regretté la démission des anciens du village. «Les chefs ont démissionné. Ils auraient pu incarner la stabilité en jouant la médiation. Mais l’on constate que certains d’entre eux sont corrompus ou intimidés par l’autre camp (celui d’Apiti Apiti Clément : ndlr). Comme projet, nous envisageons de poursuivre les infrastructures économiques du village, l’employabilité des jeunes et l’aide aux femmes, ainsi que la réconciliation des filles et fils de notre village. Il faut également mettre fin aux intimidations des populations par des menaces  de nature à troubler la quiétude d’honnêtes citoyens», a-t-il développé. Il a invité les autres clans à participer au développement du village, Yopougon-Kouté.

Toutes nos tentatives de rencontrer l’équipe de Gbamnan Djidan Jean-Félicien, ancien maire de la commune de Yopougon, n’ont pas encore abouti.

HENRI MEDI