Doumbia Fanta et N'Deté Clovis ont animé la conférence.

Listes des candidatures aux législatives de 2021 : LES FEMMES SOUS REPRESENTEES AVEC 14%

  • Kifuima TOURE
  • 01-02-2021 à 11:09
Les conclusions l’attestent : «14.90% pour le RHDP ; 13.23% pour le PDCI ; 9.70% pour EDS

Les conclusions l’attestent : «14.90%  pour le RHDP ;  13.23% pour le PDCI ; 9.70% pour EDS;  18% pour Alliance  FPI ,AGIR , Cojep et UDPCI ; 16.66% pour l’UDCY; 12% pour LIDER ;  15.38% pour l’UPCI;  20% pour l’URD … ».  Ces taux traduisent  la présence  des femmes sur les listes de candidats  aux  Législatives de mars 2021 en Côte d’Ivoire. Ces résultats issus d’une étude ont été communiqués par le Comité de coordination  pour la participation politique  des femmes (2C2PF), une plateforme d’organisations de la société civile ivoirienne œuvrant pour l’amélioration de la représentation  des femmes dans les assemblées élues et  les instances de décisions.

C’est à une conférence de presse, tenue le vendredi 29 janvier 2021, dans un hôtel sis à Angré (commune de Cocody), que Doumbia Fanta, la présidente de ladite plateforme, a annoncé ces chiffres. «Sur un total  de 1291 dossiers, on dénombre 1587 candidatures et les candidatures combinées  de titulaires  et suppléants représentent  3174 candidatures  pour un total d’à peine 14% de candidatures féminines,  soit moins  de 500 candidatures pour les femmes.», a-t-elle déclaré.

Analysant les résultats de l’étude  sous la base du dispositif juridique ivoirien relatif aux élections et à la situation de la femme dans la joute politique,  la présidente a jugé les conclusions «en-deçà de la norme». Affirmant qu’aucun parti en Côte d’Ivoire n’a respecté le quota fixé par l’article 2 de la loi N° 2019-870  du 14 octobre 2019, qui  prévoie 30% de femmes sur le nombre total de candidats présentés  au cours de la consultation électorale.  «Une bien triste réalité se dégage  de ces candidatures  aux élections  législatives de mars  2021 : celle de la sous représentativité  des femmes à ces élections et ce en dépit d’un cadre  juridique  favorable», s’est elle indignée.

Interpellant  la Commission électorale indépendante (CEI) sur les résultats de l’étude, la conférencière a invité ladite structure au respect de la loi tout en  envisageant des recours auprès du Conseil constitutionnel.

Le 2C2PF  a par ailleurs lancé un plaidoyer  à l’endroit des instances en charge des élections. Une plaidoirie adressée également aux  groupements et partis politiques. La plateforme souhaite la modification du Code électoral  en espérant pour les échéances électorales futures une égalisation des chances entre les deux sexes. «Un homme et une femme pour les scrutins à deux sièges  (58 députés), ce qui garantirait 29 sièges aux femmes et un redécoupage  électoral qui tiennent compte de l’arithmétique qu’impose le dispositif juridique», a-t-elle recommandé.

La promotrice des droits de la femme a dénoncé les violations des droits politiques  de la femme lors du processus des dépôts de candidature aux Législatives de 2021. Des femmes ont été contraintes de retirer leurs candidatures. Certaines, malgré leur aspiration, ont été écartées par des barrières liées à une caution élevée fixée par leur parti politique.

 N’Dete Clovis Delacroix, chargé de programme et de communication du 2C2PF, a expliqué la stratégie ayant abouti à la fiabilité des données. «Le projet s’inscrit dans un programme dénommé, ‘‘Transition et inclusion politique’’ exécuté en collaboration avec National democratic institute (NDI) et l’Agence  américaine  pour le développement international(Usaid). En outre, la fiabilité des données collectées a été possible grâce à une méthodologie d’approche ayant abouti à l’adhésion de la CEI, ainsi que des différents partis et groupement politiques».

Des campagnes médiatiques, des séances de discussion sur le contenu de la loi relative au quota, des conférences et un programme de mentorat, sont, entre autres activités menées par la plateforme, en prélude  aux échéances électorales de 2021.

Synergie NIEPA