Les conclusions l’attestent : «14.90% pour le RHDP ; 13.23% pour le PDCI ; 9.70% pour EDS; 18% pour Alliance FPI ,AGIR , Cojep et UDPCI ; 16.66% pour
l’UDCY; 12% pour LIDER ; 15.38% pour
l’UPCI; 20% pour l’URD … ». Ces taux traduisent la présence
des femmes sur les listes de candidats
aux Législatives de mars 2021 en
Côte d’Ivoire. Ces résultats issus d’une étude ont été communiqués par le
Comité de coordination pour la
participation politique des femmes
(2C2PF), une plateforme d’organisations de la société civile ivoirienne œuvrant
pour l’amélioration de la représentation
des femmes dans les assemblées élues et
les instances de décisions.
C’est à une conférence de presse, tenue le vendredi 29
janvier 2021, dans un hôtel sis à Angré (commune de Cocody), que Doumbia Fanta,
la présidente de ladite plateforme, a annoncé ces chiffres. «Sur un total de 1291 dossiers, on dénombre 1587
candidatures et les candidatures combinées
de titulaires et suppléants
représentent 3174 candidatures pour un total d’à peine 14% de candidatures
féminines, soit moins de 500 candidatures pour les femmes.»,
a-t-elle déclaré.
Analysant les résultats de l’étude sous la base du dispositif juridique ivoirien
relatif aux élections et à la situation de la femme dans la joute
politique, la présidente a jugé les
conclusions «en-deçà de la norme». Affirmant qu’aucun parti en Côte d’Ivoire
n’a respecté le quota fixé par l’article 2 de la loi N° 2019-870 du 14 octobre 2019, qui prévoie 30% de femmes sur le nombre total de
candidats présentés au cours de la
consultation électorale. «Une bien
triste réalité se dégage de ces
candidatures aux élections législatives de mars 2021 : celle de la sous représentativité des femmes à ces élections et ce en dépit
d’un cadre juridique favorable», s’est elle indignée.
Interpellant la
Commission électorale indépendante (CEI) sur les résultats de l’étude, la
conférencière a invité ladite structure au respect de la loi tout en envisageant des recours auprès du Conseil constitutionnel.
Le 2C2PF a par
ailleurs lancé un plaidoyer à l’endroit
des instances en charge des élections. Une plaidoirie adressée également
aux groupements et partis politiques. La
plateforme souhaite la modification du Code électoral en espérant pour les échéances électorales
futures une égalisation des chances entre les deux sexes. «Un homme et une
femme pour les scrutins à deux sièges
(58 députés), ce qui garantirait 29 sièges aux femmes et un redécoupage électoral qui tiennent compte de l’arithmétique
qu’impose le dispositif juridique», a-t-elle recommandé.
La promotrice des droits de la femme a dénoncé les
violations des droits politiques de la
femme lors du processus des dépôts de candidature aux Législatives de 2021. Des
femmes ont été contraintes de retirer leurs candidatures. Certaines, malgré
leur aspiration, ont été écartées par des barrières liées à une caution élevée
fixée par leur parti politique.
N’Dete Clovis
Delacroix, chargé de programme et de communication du 2C2PF, a expliqué la
stratégie ayant abouti à la fiabilité des données. «Le projet s’inscrit dans un
programme dénommé, ‘‘Transition et inclusion politique’’ exécuté en
collaboration avec National democratic institute (NDI) et l’Agence américaine
pour le développement international(Usaid). En outre, la fiabilité des
données collectées a été possible grâce à une méthodologie d’approche ayant
abouti à l’adhésion de la CEI, ainsi que des différents partis et groupement
politiques».
Des campagnes médiatiques, des séances de discussion sur le
contenu de la loi relative au quota, des conférences et un programme de
mentorat, sont, entre autres activités menées par la plateforme, en
prélude aux échéances électorales de
2021.
Synergie NIEPA