Ses hagiographes se sont abondamment répandus, notamment
avec peu d’éducation, sur les réseaux sociaux, la semaine dernière. Avant même
le bouclage des discussions internes à l’Opposition pour présenter des listes
communes là où c’est possible, afin d’arracher tout espoir aux candidats
RDR/RHDP (au pouvoir par violation de la Constitution), les «petits» d’Affi
déversaient déjà des injures intolérables sur le Président Laurent Gbagbo et
exigeaient du «président du FPI de Ouattara» (dixit feu Abou Drahamane Sangaré
sur TV5) qu’il crée son propre parti. Leurs «conseils» n’ont pas été entendus.
Pascal Affi N’Guessan et les siens ont annoncé «une cinquantaine de
candidatures au nom du FPI» sur 255 possibles aux Législatives du 06 mars 2021.
C’est déjà 155 prétentions en moins par rapport à leurs 200 candidatures de
2016. De plus, Affi et sa coterie n’ont rien dit sur les probables alliances de
listes passées avec d’autres formations de l’Opposition. Cela n’étonne pas.
Par l’entremise du
Secrétaire Général de son parti, Issiaka Sangaré, M. Affi a publié une
déclaration, le lundi 18 janvier 2021, annonçant son désaccord avec les
plateformes CDRP (pilotée par le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié) et EDS (pilotée
par le FPI de Laurent Gbagbo), lors des discussions pour obtenir, là où c’est
possible, des listes communes aux Législatives du 06 mars 2021. M. Affi s’est
contenté de reprocher à Bédié et à Gbagbo de rouler pour «une collaboration
entre leurs deux organisations politiques (CDRP et EDS), excluant ainsi le
principe d’une démarche consensuelle». Mais, il a tout de même confessé
plusieurs «tentatives infructueuses de consensus» jusqu’au dimanche 17 janvier
2021. Alors, à 48 heures de la date initiale du dépôt des dossiers de
candidature, Pascal Affi N’Guessan et les siens ont crié aux «manœuvres
dilatoires de CDRP et de EDS pour ne pas coopérer avec l’ensemble de la
coalition des plateformes et partis politiques de l’Opposition». La rupture
était ainsi publiquement consommée.
Selon toute
vraisemblance, deux faits évidents montrent que le «porte-parole de
l’Opposition contre le 3ème mandat de Ouattara» n’a pas dit ce qu’il s’est
réellement passé dans les discussions en vue des listes communes.
Primo, à l’observation, le FPI/EDS et PDCI-RDA/CDRP ne sont
pas parvenus à des accords «excluant le principe d’une démarche consensuelle».
Il y a des circonscriptions dans lesquelles ces deux plateformes vont s’affronter, allant aux triangulaires
avec le RHDP. Secundo, les informations obtenues auprès des plateformes EDS et
CDRP démontrent que «jusqu’au 17 janvier 2021, toute l’Opposition réunie, y
compris le FPI d’Affi, pour parler des listes communes n’arrivaient pas à
dégager un critère de choix consensuel, chaque parti réclamant des postes non
pas par rapport à son implantation pour gagner, mais par rapport aux prétendues
compétences dont il dispose. Or, sur ce critère-là, les appétits deviennent
sans limite».
Les discussions
coincées ont été débloquées quand, le dimanche 17 janvier 2021, EDS, au nom du
Président Gbagbo constamment informé par téléphone, propose de «tenir compte
des réalités politiques du terrain. «En Côte d’Ivoire, pour faire tomber le
RDR/RHDP de Ouattara, on doit compter sur les deux partis politiques les plus
implantés que sont le PDCI-RDA de Bédié et le FPI de Gbagbo. Il suffit donc que
chaque parti ou petite plateforme s’aligne derrière le leader dont il se
réclame, Gbagbo ou Bédié, et l’établissement des listes communes devient facile
dans les localités réputées favorables à chacun des deux leaders», explique un
cadre de la Plateforme dirigé par Georges Armand Ouégnin.
Sur cette base et
sur d’autres critères de réalpolitique, c’est la détente : PDCI/CDRP tout le
monde marque son accord, sauf Affi N’Guessan : «Pourquoi c’est de Gbagbo et de
Bédié seulement qu’on parle, et pas des autres, comme moi !», aurait vociféré
l’ancien Premier ministre de Gbagbo face aux opposants interloqués. «Mais
qu’est-ce qui te gêne de t’aligner derrière Gbagbo, toi qui te réclame de lui
?», interrogent les autres opposants choqués.
Le lundi 18
janvier 2021, «le président du FPI de Ouattara» (disait Sangaré de son vivant)
expose publiquement sa colère, certes officiellement contre Bédié, mais surtout
et profondément contre Gbagbo. De nouveau, Pascal Affi N’Guessan vient de rater
un important rendez-vous avec Laurent Gbagbo. Il le fait constamment depuis sa
sortie de la prison de Bouna en août 2014.
Au soir du 06 mars 2021, chaque camp fera son bilan.
C. ETOU