Les Présidents Gbagbo (à g.) et Bédié (à d.) ont décidé de faire chemin ensemble pour sauver la Côte d'Ivoire

Candidatures communes aux Législatives 2021 : L’alliance Gbagbo-Bédié pour restaurer le pays

  • Kifuima TOURE
  • 27-01-2021 à 15:29
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Plus rien ne changera pour les candidats de l’Opposition désignés pour les Législatives du 06 mars 2021. Les listes ont été déposées, le vendredi 22 janvier 2021, dernier délai.

Pour l’Opposition significative, les alliances se sont tissées autour des deux puissantes plateformes CDRP (Coalition pour la Démocratie, la Réconciliation et la Paix d’Henri Konan Bédié) et EDS (Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté) de Georges Armand Ouégnin pour le compte de Laurent Gbagbo. Chaque plateforme a été chargée de prendre en compte les partis et personnalités proches d’elle. Mais sur quelles bases ?

    Au terme de leurs discussions, le FPI/EDS/Gbagbo a obtenu 80 sièges dans lesquelles il part seul ou tête de liste et a cédé 85 sièges au PDCI-RDA/CDRP/Bédié qui y part également seul ou tête de liste. Hors de ces cas consensuels, les deux plateformes n’ont pas réussi à se départager sur une quinzaine de circonscriptions électorales, chacune les réclamant comme ses anciennes bastions jusqu’au coup d’Etat de 2011 (FPI/EDS/Gbagbo) ou depuis qu’il y a placé un élu depuis 2011 (PDCI-RDA/CDRP/Bédié). Au nombre de ces circonscriptions litigieuses jusqu’au bout, se trouvent Touplépleu, Koumassi, Diégonéfla, Gagnoa sous-préfecture, Boguhé, Iboguhé, Zoukougbeu, Abengourou sous-préfecture et commune, Bonon, Adzopé sous-préfecture, Fresco et Sassandra. Dans ces localités, les deux plateformes présenteront des candidats en rangs dispersés face au RDR-RHDP et aux autres prétendants.

   En attendant ces affrontements électoraux, les plateformes EDS (Gbagbo) et CDRP (Bédié) ont donc déposé, le vendredi 22 mars 2021, les listes de leurs candidats à la Commission électorale indépendante (CEI), à Abidjan Cocody-Les-Deux Plateaux. L’opération s’est déroulée aux pas de course parce que ce vendredi était la seconde date butoir, après la prorogation du délai initialement fixé au 20 janvier 2021.

Selon nos informations, certains dossiers n’ont été réunis qu’au dernier moment, dès fois 30 à 60 minutes avant l’heure fixée par la CEI. Si bien qu’il n’est pas garanti que tous les candidats choisis par ces deux plateformes de l’Opposition soient effectivement bien informés. Et comme il fallait s’y attendre, des officines de communicants peu informées n’ont pas voulu attendre les listes officielles. Elles se sont empressées de publier sur les réseaux sociaux des listes de candidature volées dans les états-majors, alors que se déroulaient encore des arbitrages pour des listes communes définitives. En vérité, selon nos informations, les discussions pour avoir des listes communes pour faire tomber les candidats du RDR/RHDP d’Alassane Ouattara - au pouvoir pour un 3ème mandat inconstitutionnel – n’ont pas été faciles.

    Jusqu’au 17 janvier 2021, toutes les plateformes et partis politiques engagés contre le 3ème mandat illégal d’Alassane Ouattara n’avaient pas encore trouvé le moindre critère d’établissement des listes communes. Pour la simple raison que la clé de répartition des sièges adoptée du 06 au 16 janvier 2021 comme base de discussion était mauvaise : On demandait à chaque parti de déclarer ses zones d’influences absolues pour permettre aux autres partis de l’Opposition de lui céder les sièges correspondants, tout en étant sûrs de les gagner. Ce critère de choix a ouvert la foire à toutes les prétentions : certains partis ont joué de leur surenchère, même quand ils savaient qu’en dehors de leurs premiers leaders basés à Abidjan, ils n’avaient aucune assise nationale. Pis, d’autres partis ont même cru qu’il s’agissait de fournir des «compétences professionnelles et académiques»pour nomination, en lieu et place des réelles implantations pour arracher les postes au RD/RHDP de Ouattara.  Les discussions s’étaient évidemment grippées et les listes communes étaient coincées dans l’Opposition jusqu’au 16 janvier 2021, alors que les listes devaient être déposées initialement le 20 janvier 2021!

   Le dimanche 17 janvier 2021, sur instruction du Président Laurent Gbagbo informé par téléphone depuis Bruxelles d’où il attend les conditions de son retour, les représentants d’EDS proposent, comme critère pour faire tomber le RDR/RHDP de Ouattara, d’organiser simplement les discussions entre les deux partis les plus implantés et de demander à leurs alliés respectifs d’établir les listes communes par plateforme. Suivant cette proposition, le FPI/EDS/Gbagbo et le PDCI-DRD/CDRP/Bédié se dégagent naturellement. Ce sont les deux plateformes les plus sociologiquement et politiquement implantées sur le territoire ivoirien, comme le RDR/RHDP combattu. C’est cela la réalité en Côte d’Ivoire, mais Pascal Affi N’Guessan en est sorti frustré (voir notre encadré).

Pour le reste, l’alliance Gbagbo/Bédié part avec le consensus absolu autour de 165 sièges et pourraient espérer gagner aussi une vingtaine de sièges dans des triangulaires FPI/PDCI/RHDP.

Attendons de voir.

 

 César Etou

cesaretou2002@yahoo.fr