Des candidats déterminés, une Opposition bien unie, militants
et électeurs de Gauche mobilisés : les élections législatives s’annoncent,
certes imprévisibles, mais avec une avance considérable de l’Opposition, malgré
un découpage électoral défavorable. C’est dans
ce contexte que l’Opposition s’apprête à prendre la majorité au
parlement, le principal enjeu pour ces élections.
Tour d’horizon des questions à surveiller pour posséder la
majorité parlementaire.
Considérées comme le ‘’deuxième tour» de la présidentielle
du 31 octobre 2020, les Législatives du
06 mars 2021 passionnent les Ivoiriens.
C’est que, elles combinent un certain nombre d’enjeux nationaux orientés
vers l’élection de 255 députés chargés
d’impulser la marche du pays durant les cinq prochaines années.
Pour l’Opposition, ces législatives sont d’autant plus
importantes qu’elles constituent l’une des clés vers la démocratie et un
véritable Etat de droit foncièrement piétinés par le régime RDR.
La particularité des Législatives du 6 mars 2021, c’est la
participation effective du FPI-Gbagbo (sous la bannière de EDS), après dix ans
de boycott de toutes les élections qui se sont tenues depuis Avril 2011. On se
rappelle que le FPI avait boycotté les
élections pour la simple raison que le contexte d’organisation des élections ne
garantissait pas la démocratie et la transparence qui doivent présider à des
élections justes et équilibrées. Après le 11 avril 2021 de triste mémoire, la
direction du parti restée au pays a
déposé un mémorandum auprès d’Alassane Ouattara pour lui demander de réaliser
un certain nombre de réformes qui permettraient à tous les partis politiques de
participer aux élections à venir. Leurs requêtes n’ont pas connu de suite
favorable. Par la suite, la direction du FPI a martelé ses exigences
d’élections transparentes parce que le parti créé et présidé par Laurent Gbagbo
n’est pas un parti de fusil, c’est un parti des élections. «Alors, lorsque ces
conditions ne sont pas remplies, il est difficile pour nous d’y participer.
C’est donc ce qui explique que durant tout ce temps, nous sommes restés loin
des élections», explique l’ex-ministre Pr Hubert Oulaye Marc Arthur, président
du Comité de contrôle du FPI.
Puis intervient le Congrès de Moossou (Grand-Bassam), du 3
au 4 aout 2018, dont la recommandation majeure est la participation du FPI à
toutes les élections à venir, «mais pas à n’importe quelle condition».
«Pourquoi ? Parce que pendant dix ans, nous avons vu les effets du pouvoir
Ouattara. Elles ont été désastreuses pour nos populations. Au-delà du faste du
discours, la réalité sur le terrain est tout autre. Est-ce qu’il faut laisser
les Ivoiriens souffrir encore plus ? Le Congrès a estimé qu’il était temps de
mettre fin à la souffrance des Ivoiriens. C’est dans cette vision que nous
avons été partie prenante à la présidentielle de 2020. Nous avons déposé la
candidature du Président Gbagbo qui était notre candidat. Mais le pouvoir,
craignant d’être battu même si Gbagbo n’est pas en Côte d’Ivoire, a invalidé
unilatéralement sa candidature», précise-t-il.
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