Le ministre Lida Kouassi Moïse est le candidat de Gbagbo à Lakota. (Photo : Serge Kobou)

Législatives 2021/Lida Kouassi Moïse, candidat EDS à Lakota : «Je demande aux populations de se mobiliser pour aller voter massivement»

  • Kifuima TOURE
  • 01-03-2021 à 12:08
Les Législatives du 6 mars 2021 s’annoncent particulièrement déterminantes pour l’Opposition. Le ministre Lida Kouassi Moïse, vice-président du FPI, candidat dans la circonscription électorale de Lakota, présente ici les enjeux de ce scrutin.

 La Voie Originale : Dix ans après la crise postélectorale,  le FPI décide de renouer avec la compétition électorale. Après l’épisode raté de la présidentielle du 31 octobre 2020, dans quel état d’esprit vous abordez ces Législatives ?

Lida Kouassi Moïse : Le Front populaire ivoirien a été absent des joutes électorales pendant dix ans par la  faute du pouvoir qui nous a contraints à une Opposition extra-institutionnelle.  Il est vrai que cette absence a été un peu longue ; mais il fallait passer par cette phase de la lutte pour la démocratie. Nous avons agi ainsi pour imposer les conditions d’élections  véritablement démocratiques. Le Congrès de Moossou a bien demandé au parti d‘aller à toutes les élections, tout en précisant que celles-ci devaient être ouvertes, justes et transparentes.  Nous avons lutté et nous continuons de lutter pour arracher ces conditions, car  le pouvoir qui est en place, fort du soutien de la communauté internationale, a mis en place une gouvernance autoritariste. Toujours est-il que le parti a décidé d’aller aux élections, il faut respecter  sa décision par centralisme démocratique.

Bref, je vais à ces élections législatives en sachant que nous n’avons obtenu de concession sur la réforme électorale : ni sur la CEI qui est pourtant une décision de la CADHP, ni sur la liste électorale dont l’audit a été réclamé par  l’Opposition, ni sur le ratio du découpage électoral qui accorde près de 90 députés au RHDP avant les élections. Nous allons à ces élections dans les conditions imposées par le pouvoir. Ce qui fait que je ne peux pas être entièrement satisfait des conditions dans lesquelles  je participe  à ces élections, les autres candidats de l’Opposition aussi. 

  LVO : D’élu député de Marcory, en 2000, à candidat aux Législatives à Lakota, en 2021, quelle est l’essence de ce changement de circonscription électorale ?

LKM : Je n’ai fait que suivre les directives de mon parti. Il faut savoir qu’en 2000, mon frère Emile Boga Doudou et moi, tous deux originaires de Lakota, nous étions déjà ministres d’Etat. Pour éviter de se marcher sur les pieds, nous avons intelligemment pris la décision de ne pas briguer tous les deux les deux postes de député de la circonscription électorale de Lakota. J’ai alors suggéré à mon aîné Boga Doudou de conduire  les affaires politiques  de Lakota, tandis que je me faisais parachuter à Marcory. Par la grâce de Dieu, nous avons tous deux été élus députés. Mais aujourd’hui, la brutale disparition de mon frère Boga Doudou m’oblige à retourner  à Lakota, ma région d’origine, fief du FPI, afin de reprendre le leadership de cette région. Il y a aussi que pendant que le FPI était absent aux élections,  des candidats ont été élus par défaut, surtout ceux du RHDP. De mon point de vue, ils n’ont pas la stature pour représenter le peuple de Lakota au parlement. Je suis aussi candidat pour mettre fin à ces mandats qui ont été confiés par défaut à ces élus du RHDP.

Interview réalisée par

J-S LIA

(Coll : Petit Bayard)

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