«Je
voudrais saluer la contribution de certains de nos candidats qui s’étaient
portés indépendants et qui ont bien voulu accepter de se retirer pour donner
des meilleures chances à notre grand parti. Alors, ceux qui ne l’ont pas encore
fait, je vous demande de le faire, c’est dans l’intérêt de notre parti et dans
votre intérêt».
Alassane Ouattara, à travers son discours
d’investiture des candidats RHDP, le 17 février 2021 au Sofitel Hôtel Ivoire de
Cocody, venait ainsi de donner mandat à ses “bras armés“, pour intimider,
brimer, casser, agresser et “mettre hors d’état de nuire“ tout opposant à ses
poulains candidats. L’enjeu est énorme. Il s’agit d’avoir le contrôle de
l’Assemblée nationale. C’est donc dans un langage à peine voilé que Alassane
Ouattara a demandé aux indépendants issus de son parti de se retirer. «C’est dans l’intérêt de notre parti et dans
votre intérêt», a-t-il averti.
Le ton est donné et les résultats ne vont pas se
faire attendre. Connaissant les exigences de leur mentor et l’idéologie de leur
parti, les anges du chaos ont décidé de prendre de l’avance sur le terrain et
d’agir bien avant le ‘’mot d’ordre officiel’’ de leur mentor.
Le mercredi 10 février 2021, à Séguéla, dans le Nord
du pays, le fédéral FPI de Laurent Gbagbo, Charles Boua, échappe à la mort. Aux
environs de 21h, le fédéral Charles Boua, instituteur en fonction dans cette
zone favorable au RDR-RHDP, a été enlevé par des individus non encore
identifiés. Les bandits ont tenté de l’égorger, le passant à tabac au passage.
Après leur forfait, les agresseurs sont repartis sans rien emporter, laissant
leur victime pour mort. Charles Boua a été transféré aux urgences du Chu de Treichville
où il suit des soins.
Cette barbarie déployée par le pouvoir lors des
élections présidentielles du 31 octobre 2020 est toujours présente. Les
agissements de la minorité au pouvoir sont sans limite. «La violence est l’arme des faibles», disait Félix
Houphouët-Boigny. Ils sont prêts à tout pour se maintenir. A Bingerville, dans
la banlieue abidjanaise, la campagne législative s’ouvre sur fond de violence
électorale.
Dans la nuit du mercredi 24 février 2021, soit à
deux jours de l’ouverture officielle de la campagne, Biti Séri Landry, un
membre du staff de la coalition de l’Opposition (EDS/PDCI-RDA), a été enlevé aux
environs de 21h devant son domicile à Bingerville, avant d’être conduit à
Abatta - un autre quartier de la commune en bordure de lagune - pour y être
tabassé. Ses agresseurs qu’il a reconnus sont : Beugré César dit César Golden,
Comoé Channel et Djomoh Eugène dit Blacky (un parent dit-on du candidat RHDP,
Issouf Doubia, par ailleurs député-maire de Bingerville). Un quatrième individu
n’a pu être identifié.
A en croire la victime, il a été enlevé et amené
manu-militari à Abatta, sur un site appartenant au nommé Blacky. Une fois
arrivé sur le site, il a été injurié, intimidé, menacé et torturé, au motif
qu’il aurait insulté le député-maire de Bingerville pour le compte duquel ils
ont affirmé agir. Biti Landry dit que ses agresseurs lui ont signifié qu’il
n’était pas leur cible principale. Le nommé Patrick N’Guessan, un autre membre
du staff de l’Opposition coalisée (EDS/PDCI-RDA), serait la vraie cible.
Relâché un peu plus tard, après avoir passé un sale
quart d’heure aux mains de ses bourreaux, Biti Séri Landry est rentré chez lui.
La police a été saisie et une plainte a été déposée contre les quatre supposées
bandits, pour «enlèvement, séquestration,
coups et blessures volontaires et injures et menaces proférées pendant la
torture».
La minorité au pouvoir ne jure que par la violence
et les intimidations pour s’imposer dans ces élections législatives, comme à la
présidentielle. Dans les mieux du RDR-RHDP, la violence a été admise comme un
moyen légitime pour se faire entendre. Les plus violents, verbalement comme
physiquement, sont les plus en vue dans le milieu. Il faut mettre fin à cette
idéologie qui n’a pas droit de prospérer dans un pays démocratique. Et ça
commence maintenant !