Paul Yao Yao (à gauche) et Soro Mamadou (à droite), les adeptes de la négociation en lieu et place de la chicotte.

Chicotte à l'école : ces terribles révélations qui font froid dans le dos

  • Petit Bayard
  • 22-02-2021 à 23:23
L'émission NCI 360, émission culte qui passe en revue l'actualité du moment, s'est intéressée, ce dimanche 21 février 2021, à la santé du système éducatif ivoirien à la suite du dernier rapport PASEC. Émission au cours de laquelle plusieurs révélations on

L'émission NCI 360, émission culte qui passe en revue l'actualité du moment, s'est intéressée, ce dimanche 21 février 2021, à la santé du système éducatif ivoirien à la suite du dernier rapport PASEC. Ce rapport a porté plusieurs critiques sur les systèmes éducatifs des pays de l'Afrique subsaharienne francophone, notamment la Côte d'Ivoire.

La question de l'utilisation de la chicotte, instrument servant à infliger des punitions corporelles aux enfants turbulents à l'école, a été évoquée. Pour certains, il s'agit de corrections utiles dans l'éducation des enfants à l'école, car participant à peaufiner les résultats scolaires. D'autres par contre pensent que la chicotte n'est pas forcément nécessaire, qu'il existe d'autres moyens pour les instituteurs d'affirmer leur autorité. C'est l'avis qu'a partagé Paul Yao Yao, inspecteur de l'enseignement primaire à la retraite. Il a estimé que la chicotte n'avait pas sa place à l'école.

Unanime sur le fait que le retrait de la chicotte n'a pas d'impact sur la performance du système éducatif, il prétend que l'utilisation de cette méthode a poussé plusieurs élèves à abandonner l'école. ‹‹Les dernières statistiques produites par la direction de la Planification du ministère, à l'école primaire, en 2019, il y a eu 10 600 cas de coups et blessures à l'école primaire donnés par des enseignants ›› a-t-il révélé. Puis d'ajouter : ‹‹Le droit à l'éducation signifie pour tous ces enfants, protection pour tous ces enfants-là. Zéro coup. C'est pour cela que le ministre en pris, en 2009, l'arrêté interdisant les punitions physiques. Ça été poussé par une ONG internationale. Ça été soutenu par les syndicats de l'enseignement primaire››.

Soro Mamadou, secrétaire général de la Centrale Humanisme, allant dans le même sens que Paul Yao Yao est allé plus loin. ‹‹Il y a eu des cas de décès. Ils ont frappé, tué les enfants, on les a rangés dans les placards. Ce n'est pas "on dit". Moi-même, au CP1, j'ai fait l'école buissonnière pour la chicotte parce qu'on me frappait trop›› a-t-il déclaré. Pour lui, la chicotte ne fait pas apprendre car, dit-il, elle crée une crainte et une hantise dans la conscience de l'apprenant. C'est pourquoi, tous deux, ils ont proposé l'apprentissage par des méthodes alternatives, comme la négociation.

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