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Les femmes doivent se battre pour arracher leur place

  • Kifuima TOURE
  • 17-02-2021 à 11:21
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Si tout le monde ne peut être Indira Priyadarshini Gandhi, en Inde (de 1966 à 1977 puis de 1980 à son assassinat en 1984), ou Ellen Johnson Sirleaf,  au Libéria (de 2006 à 2018), la Côte d’Ivoire a compté et compte encore des femmes de la trempe de l’ex-Première ministre indienne ou de la première cheffe d’Etat sur le continent africain.

La Première Dame, Simone Ehivet Gbagbo, actuelle deuxième vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI) qu’elle a contribué à créer aux côtés de son époux, le Président Laurent Gbagbo, du légendaire Abou Drahamane Sangaré etc., est connue pour son combat  militant et ses actions en faveur du bien-être des Ivoiriens principalement, et des Africains, en général. Constamment martyrisée par Alassane Dramane Ouattara qui traînent des choix politiques peu éclairés et une violence endogène qui a fini par détruire la cohésion nationale depuis 1990, et affaiblie par presque une décennie de détention arbitraire dans le Nord de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo n’a jamais rien perdu de son état d’esprit de combattante avérée qui force respect et admiration. Toutes choses qui font d’elle l’une des femmes les plus influentes d’Afrique et du monde.

C’est un exemple qui doit être une boussole pour toutes les femmes, principalement celles du FPI, qui veulent embrasser une carrière politique ou simplement une carrière dans tous domaines de la vie. Se rendre incontournable par son savoir-faire indéniable, sa volonté farouche de réussir et sa capacité à affronter toutes les adversités. Les femmes doivent surtout éviter d’attendre que la passe leur soit faite à travers les lois sur la parité. Et même si la loi sur la parité devrait être appliquée parce que «la participation équitable et le leadership des femmes dans la vie politique et publique sont essentiels pour atteindre les objectifs de développement durable», il faudra, aux prétendantes, faire pencher la balance de leur côté en faisant montre d’éminentes aptitudes. Parce qu’une victoire à un poste électif ne s’octroie pas plus par le genre que par les capacités de la candidate.

Mme Marie-Odette Lorougnon, la première responsable des femmes du FPI, est sur cette voie tracée par Mme Simone Gbagbo. Elle qui est le choix du Président Laurent Gbagbo pour défendre le drapeau du Front populaire ivoirien dans la région du Gôh, principalement à Gagnoa sous-préfecture pour les Législatives du 6 mars 2021. Elle est face au député sortant, Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA et numéro deux du plus vieux parti de Côte d’Ivoire, Maurice Kakou Guikahué, une des anicroches dans l’alliance que l’Opposition ivoirienne était appelée à consolider face au pouvoir Ouattara.

S’il faut saluer le courage et la force de caractère dont a toujours fait preuve Mme Lorougnon qui avait été élue députée de la Législature 2001-2012 dans la circonscription d’Attécoubé, à Abidjan, il lui faudra plus que de la volonté de gagner face à un dinosaure de la politique ivoirienne, ex-membre de la coalition du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir) qui a conduit la Côte d’Ivoire à la guerre en 2010-2011 et dont la technologie électorale reste l’arme favorite.

Avec Marie-Odette Lorougnon, il faut aussi tomber d’admiration pour une jeune pousse féminine pro-Gbagbo de la politique : Fleur Esther Aké M’Bô. Surnommée «Ohônon» (Reine dans sa langue Abbey), cette nouvelle fleur qui pousse et se fait arroser dans le jardin pro-Gbagbo doit se frotter à un autre briscard de la politique ivoirienne, Directeur Exécutif du RDR au pouvoir : Adama Bictogo. Pour elle aussi, le seul enthousiasme ne suffira pas face à une machine qui a imposé un troisième mandat anticonstitutionnel à la Côte d’Ivoire et qui ne recule jamais devant rien dans la tricherie, l’achat des consciences et les coups-bas. Mais cette confrontation à Agboville-commune, dans la région de l’Agneby-Tiassa, constituera un passage à la forge pour la charmante jeune dame qui fait ses premiers pas à la suite des Simone Gbagbo et Marie-Odette Lorougnon, pour être un produit fini de qualité, prêt à l’usage. Ce ne sera que du bien pour le parti du Président Gbagbo qui renouvellera ainsi, petit-à-petit, son personnel féminin de qualité.

Connu que l’accession des femmes aux responsabilités en politique et même ailleurs reste marginale et difficile dans notre pays, les femmes doivent apprendre à mériter leur place partout que d’attendre une hypothétique parité des genres pour leur émergence à des fonctions importantes dans l’Administration ou même au sein de leurs formations politiques. Seul le combat pour accéder à leur reconnaissance doit être leur allié et acquis pour gravir les échelons et s’imposer par leur qualité.

L’on ne manque de saluer la bravoure et l’abnégation des Marie Koré, Anne-Marie Raggi et autres. Elles n’ont acquis leur place dans l’histoire de leur parti politique, le PDCI-RDA, et dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, que dans le sang et les larmes par leur combat dont la marche le 24 décembre 1949 sur Grand-Bassam, pour exiger la libération de leurs époux, fils et frères emprisonnés arbitrairement par les colons, aura été le pic. Elles se forgent aujourd’hui encore les Marie Koré et autres Anne-Marie Raggi. Et elles se nomment Simone Gbagbo, Marie-Odette Lorougnon, Marthe Agoh, Fleur Esther Aké M’Bô, Pulchérie Gbalet et plusieurs autres femmes qui croupissent dans le sous-sol du pays pour avoir appelé à manifester contre un troisième mandat inconstitutionnel d’Alassane Dramane Ouattara.

G. Bertrand KUYO

dattietchetche64@gmail.com