Si tout le monde ne peut être Indira Priyadarshini Gandhi,
en Inde (de 1966 à 1977 puis de 1980 à son assassinat en 1984), ou Ellen
Johnson Sirleaf, au Libéria (de 2006 à
2018), la Côte d’Ivoire a compté et compte encore des femmes de la trempe de
l’ex-Première ministre indienne ou de la première cheffe d’Etat sur le
continent africain.
La Première Dame, Simone Ehivet Gbagbo, actuelle deuxième
vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI) qu’elle a contribué à créer
aux côtés de son époux, le Président Laurent Gbagbo, du légendaire Abou
Drahamane Sangaré etc., est connue pour son combat militant et ses actions en faveur du
bien-être des Ivoiriens principalement, et des Africains, en général.
Constamment martyrisée par Alassane Dramane Ouattara qui traînent des choix
politiques peu éclairés et une violence endogène qui a fini par détruire la
cohésion nationale depuis 1990, et affaiblie par presque une décennie de
détention arbitraire dans le Nord de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo n’a jamais
rien perdu de son état d’esprit de combattante avérée qui force respect et
admiration. Toutes choses qui font d’elle l’une des femmes les plus influentes
d’Afrique et du monde.
C’est un exemple qui doit être une boussole pour toutes les
femmes, principalement celles du FPI, qui veulent embrasser une carrière
politique ou simplement une carrière dans tous domaines de la vie. Se rendre
incontournable par son savoir-faire indéniable, sa volonté farouche de réussir
et sa capacité à affronter toutes les adversités. Les femmes doivent surtout
éviter d’attendre que la passe leur soit faite à travers les lois sur la
parité. Et même si la loi sur la parité devrait être appliquée parce que «la
participation équitable et le leadership des femmes dans la vie politique et
publique sont essentiels pour atteindre les objectifs de développement
durable», il faudra, aux prétendantes, faire pencher la balance de leur côté en
faisant montre d’éminentes aptitudes. Parce qu’une victoire à un poste électif
ne s’octroie pas plus par le genre que par les capacités de la candidate.
Mme Marie-Odette Lorougnon, la première responsable des
femmes du FPI, est sur cette voie tracée par Mme Simone Gbagbo. Elle qui est le
choix du Président Laurent Gbagbo pour défendre le drapeau du Front populaire
ivoirien dans la région du Gôh, principalement à Gagnoa sous-préfecture pour
les Législatives du 6 mars 2021. Elle est face au député sortant, Secrétaire
Exécutif du PDCI-RDA et numéro deux du plus vieux parti de Côte d’Ivoire,
Maurice Kakou Guikahué, une des anicroches dans l’alliance que l’Opposition
ivoirienne était appelée à consolider face au pouvoir Ouattara.
S’il faut saluer le courage et la force de caractère dont a
toujours fait preuve Mme Lorougnon qui avait été élue députée de la Législature
2001-2012 dans la circonscription d’Attécoubé, à Abidjan, il lui faudra plus
que de la volonté de gagner face à un dinosaure de la politique ivoirienne,
ex-membre de la coalition du Rassemblement des houphouétistes pour la
démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir) qui a conduit la Côte d’Ivoire à la
guerre en 2010-2011 et dont la technologie électorale reste l’arme favorite.
Avec Marie-Odette Lorougnon, il faut aussi tomber
d’admiration pour une jeune pousse féminine pro-Gbagbo de la politique : Fleur
Esther Aké M’Bô. Surnommée «Ohônon» (Reine dans sa langue Abbey), cette
nouvelle fleur qui pousse et se fait arroser dans le jardin pro-Gbagbo doit se
frotter à un autre briscard de la politique ivoirienne, Directeur Exécutif du
RDR au pouvoir : Adama Bictogo. Pour elle aussi, le seul enthousiasme ne
suffira pas face à une machine qui a imposé un troisième mandat
anticonstitutionnel à la Côte d’Ivoire et qui ne recule jamais devant rien dans
la tricherie, l’achat des consciences et les coups-bas. Mais cette
confrontation à Agboville-commune, dans la région de l’Agneby-Tiassa,
constituera un passage à la forge pour la charmante jeune dame qui fait ses
premiers pas à la suite des Simone Gbagbo et Marie-Odette Lorougnon, pour être
un produit fini de qualité, prêt à l’usage. Ce ne sera que du bien pour le
parti du Président Gbagbo qui renouvellera ainsi, petit-à-petit, son personnel
féminin de qualité.
Connu que l’accession des femmes aux responsabilités en
politique et même ailleurs reste marginale et difficile dans notre pays, les femmes
doivent apprendre à mériter leur place partout que d’attendre une hypothétique
parité des genres pour leur émergence à des fonctions importantes dans
l’Administration ou même au sein de leurs formations politiques. Seul le combat
pour accéder à leur reconnaissance doit être leur allié et acquis pour gravir
les échelons et s’imposer par leur qualité.
L’on ne manque de saluer la bravoure et l’abnégation des
Marie Koré, Anne-Marie Raggi et autres. Elles n’ont acquis leur place dans
l’histoire de leur parti politique, le PDCI-RDA, et dans l’histoire de la Côte
d’Ivoire, que dans le sang et les larmes par leur combat dont la marche le 24
décembre 1949 sur Grand-Bassam, pour exiger la libération de leurs époux, fils
et frères emprisonnés arbitrairement par les colons, aura été le pic. Elles se
forgent aujourd’hui encore les Marie Koré et autres Anne-Marie Raggi. Et elles
se nomment Simone Gbagbo, Marie-Odette Lorougnon, Marthe Agoh, Fleur Esther Aké
M’Bô, Pulchérie Gbalet et plusieurs autres femmes qui croupissent dans le
sous-sol du pays pour avoir appelé à manifester contre un troisième mandat
inconstitutionnel d’Alassane Dramane Ouattara.
G. Bertrand KUYO