Les Africains de la Diaspora manifestent chaque jour pour réclamer la libération du Président Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé.

Les acteurs de la victoire de Gbagbo (acte 8) : Comment la diaspora a organisé la victoire de Gbagbo

  • Kifuima TOURE
  • 09-02-2021 à 15:18
Dans le cadre de notre dossier ‘’Les acteurs de la victoire de Gbagbo’’, La Voie Originale a décidé de revenir sur la résistance de la diaspora africaine pour mieux la mettre en exergue, tellement elle a été un des piliers de la libération du Président G

Nous la savions très nombreuse, la colonie ivoirienne vivant en Europe et ailleurs dans le monde. Nous savions également son attachement à son pays, la Côte d’Ivoire, à travers les investissements qu’elle réalise. A Abidjan, on appelle avec humour ‘’les benguistes’’, ces Ivoiriens de la diaspora  quand ils viennent en vacances ou à l’occasion de tout autre évènement.

Mais, ce que la guerre postélectorale de 2010-2011 ayant abouti à l’arrestation du Président Laurent Gbagbo par l’armée française et à sa déportation à la Cour pénale internationale (CPI) a surtout révélé, c’est le sens très élevé du patriotisme de cette diaspora ivoirienne. En d’autres termes, le 11 avril 2011 a sonné le tocsin du réveil patriotique de la diaspora ivoirienne, spécialement celle de France.

Gballou Roger, Secrétaire National FPI chargé de la Formation de la diaspora, témoigne : «Le 11 avril 2011 a été vécu dans l’effroi et la révolte par les Ivoiriens de tous bords politiques en France. Nous nous sommes retrouvés spontanément ce jour-là sur les champs Elysées pour crier notre indignation. Les charges et matraques des policiers français ne nous ont pas freinés dans notre élan, déterminés que nous étions à condamner cet acte odieux perpétré contre notre jeune démocratie et contre le président Gbagbo. Nous avons spontanément organisé de grandes marches dans les rues de Paris et des principales villes de province dès l’annonce de ce coup d’Etat odieux. Il y a eu aussi les sit-in que le camarade Willy Bla et d’autres patriotes organisaient systématiquement tous les samedis, qu’il pleuve ou qu’il neige. Je me rappelle encore ce pèlerinage initiatique que nous avons organisé en 2011 par temps de grand froid au Pays-Bas à La Haye et que nous avons surnommé ‘’Noël pour Gbagbo’’».

 A la tête de ce mouvement de révolte se trouvaient trois jeunes ivoiriens, Abel Naki, Zap Krasso et Willy Bla.  C’est sous leur instigation et leur contrôle que vont naître les manifestations spontanées de protestation à Paris. Mais très rapidement, ils vont mieux s’organiser. Suivons les précisions de Zap Krasso : «Quelques semaines plus tard, nous avons jugé nécessaire, avec l’appui de l’ensemble des représentations des partis de gauche et des partis politiques ayant soutenu le Président Laurent Gbagbo, ainsi que les mouvements politiques et de la société civile, de nous restructurer. C’est ainsi qu’est créé le CRI panafricain qui est donc le regroupement de tous ces groupes d’influence sus-indiqués. Abel Naki qui a été le premier à avoir donné l’alerte est naturellement désigné pour en être le président. Les manifestations hebdomadaires se tiendront alors sur toutes les artères et places parisiennes, de Bruxelles en Belgique, de Genève en Suisse et de La Haye lorsque le 29 novembre 2011, le Président Laurent Gbagbo y a été transféré avant d’être suivi, en janvier 2013, par le ministre Charles Blé Goudé. A coup de slogans, de distributions de tracts, de motions dans les organismes de droit de l’homme, des bureaux de représentants de la nation, des administrations politiques ; sur les plateaux de télé et à travers des conférences, les Ivoiriens ont pu renverser la tendance des idées reçues dans la population française qui tendaient à faire croire que le Président Laurent Gbagbo exerçait un pouvoir dictatorial en Côte d’Ivoire durant son règne ;  et pis, qu’il a occasionné une guerre civile qui a fait 3000 morts en refusant sa défaite lors des élections présidentielles. Au vu de la fréquence  des marches organisées et surtout du nombre des manifestants chiffrés par milliers chaque semaine pour un homme décrit comme dictateur, les Français ont finalement fini par se convaincre que Laurent Gbagbo n’est pas ce que la France oligarchique a voulu présenter».

Ainsi, plusieurs forces ont été fusionnées pour restaurer la vérité dans la guerre postélectorale ivoirienne de 2010-2011. Suivons encore Gballou Roger : «Plusieurs moyens d’actions ont été mis en œuvre. D’abord il y a eu les structures du FPI en France. Notamment la représentation du FPI qui était conduite par Brigitte Kouyo et les autres instances que sont les Secrétariats Nationaux et vice-présidences du parti. Au Congrès extraordinaire de Mama, en 2015, le FPI a créé un Secrétariat National chargé des Relations avec les partis et les organisations membres de l’International socialiste. J’ai eu l’insigne honneur de diriger ce Secrétariat. Ceci nous a permis de donner plus de visibilité à l’action diplomatique de notre parti. Il y a eu également de nombreuses bonnes volontés membres de parti ou de la société civile qui n’ont pas hésité à apporter leur contribution. Les Ivoiriens de la diaspora organisés qui dans les partis politiques frères, qui dans la société civile, et de façon plus générale la diaspora africaine, les Camerounais, les Gabonais, mais aussi des Français, des Européens et les autres nationalités, n’ont ménagé aucun effort pour soutenir le combat des Ivoiriens. Il a également eu l’action des cyber-activistes qui n’ont eu de cesse de mener la contradiction au régime Ouattara et de porter la bonne information au grand public des internautes. C’est le lieu pour moi de saluer l’ex-Secrétaire National du Parti communiste, le sénateur Pierre Laurent, les amis du Président Laurent Gbagbo Guy Labertit et la mémoire de feu Henri Emmanuelli et celle de feu Amath Dansokho, ancien ministre et ancien député et homme politique et syndicaliste sénégalais, ainsi que des intellectuels français, africains tels que Dénis Pryen, David Gakunzi et j’en passe. De nombreux moyens d’action ont surgi de toutes parts de façon bénévole pour soutenir le combat pour la liberté et la souveraineté que mène le Président Laurent Gbagbo et le FPI en Côte d’Ivoire». Gballou Roger se souvient, comme si c’était hier, des nombreuses manifestations qui ont été organisées : «Au titre des grands rassemblements il faut compter les nombreuses manifestations organisées à La Haye à l’occasion des différentes audiences du Président Laurent Gbagbo. Le FPI a participé à plusieurs fêtes de l’humanité qui sont des vastes rassemblements regroupant des dizaines de milliers d’hommes de Gauche venant de tous les continents. Nous avons également organisé plusieurs séminaires, colloques et conférences, notamment avec le concours du Sénat français, du groupe L’Harmattan et de son fondateur Dénis Pryan. L’Harmattan a publié plusieurs ouvrages en lien avec la crise ivoirienne. Plusieurs actions diplomatiques ont été conduites. A titre personnel, j’ai ouvert et conduit des rencontres au sommet à l’Elysée, au Quai d’Orsay, à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Parti communiste ; au Parti socialiste et auprès des personnalités françaises de premier plan. C’est ce que le président Miaka, paix à son âme, a appelé  en son temps, ‘’la diplomatie offensive du FPI’’. La communication dans les grands médias français a été abondamment actionnée. Toutes ces actions ont grandement contribué à garder vivace le combat politique du Président Gbagbo dans les mémoires collectives en France et en Europe».  Et Zap Krasso d’ajouter : «Ce mouvement de protestation et de la défense de la cause de Laurent Gbagbo n’aurait pas été possible si dans la diaspora ivoirienne, ces personnes-ci ne s’étaient impliquées corps et âme pour faire entendre la voix de la raison.   Avec les trois premiers nommés, à savoir Abel Naki, Willy Bla et Zap Krasso, citons dans le désordre : Toussaint Alain. Journaliste de son état, l’ex-correspondant de la défunte radio panafricaine Africa N°1 a été celui qui a utilisé ses contacts médias pour porter la vraie version de la crise postélectorale ivoirienne. Il a écumé tous les plateaux des télévisions et radios françaises. Fabrice Lago dit Steve Beko qui a rejoint les mouvements de protestation avec l’UNG, le parti de Stéphane Kipré, dont il faut saluer l’apport financier appréciable à un moment où le mouvement, faute de moyens, commençait à s’essouffler.  Pascal Logbo, dont on dit qu’il a été celui qui a ouvert le chemin de La Haye avant que l’ensemble des mouvements et partis politiques n’en fassent un rituel mensuel, est un élément important de la mobilisation. Appelées « amazones », ce groupe de femmes que sont Alice Bao, Yoro Odra, feue Miézan Patricia dite Patty Patricia, Prisca Digbeu, Fatou Mahine, Maheli Ba, Christine Zekou, Brigitte Kuyo et la présidente des femmes patriotes de France Léontine Topo ont pu galvaniser la gent féminine. Dans l’organisation des voyages à La Haye et dans l’organisation des manifestations, elles ont montré leur disponibilité et leur savoir-faire.  La lutte menée dans la diaspora a été aussi le leitmotiv des intellectuels. Ils ont été d’un apport utile dans la rédaction des motions, des communiqués et des slogans ciblés et motivants. Ce sont Me Seri Zokou avant qu’il ne soit appelé dans l’équipe de Défense de Blé Goudé, Apolos Dan Thé, Jean Claude Gnahoua, Issa Koné Sankara réunis etc. L’animation politique a été du groupe de Claude Koudou qui sillonnait toutes les villes d’Europe à la rencontre des publics étrangers et de certains intellectuels pour les convaincre du complot dont est victime Laurent Gbagbo. Claude Koudou dans cette pérégrination  était accompagné par Guy Labertit,   L. Dogba, l’universitaire Michel Galy et bien d’autres grands intellectuels et politiques». Tous, à des degrés divers, ont considérablement contribué à la victoire du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé.

 Cependant, bien que libérés, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ne sont pas encore rentrés au bercail. Selon Zap Krasso, un groupe de jeunes résistants ayant accompagné la résistance à travers leur activisme sur le net reste toujours en action. «Ils ont tous des noms de camouflage parce qu’ils se qualifient comme les combattants du maquis. Avec des verbes acerbes, à la limite de l’extrémisme, ils continuent le combat là où les marcheurs l’ont laissé, jusqu’au retour total du Président Laurent Gbagbo. Ces irréductibles cyberactivistes sont : Black Modo, Virginie Tiedé, Baba Nicolossi, Kassoum Ouattara,  Lydie Bai, Ahilé Koudechaîne.  Le tableau de ceux qui ont participé à la victoire de la vérité sur le mensonge ne serait pas complet si nous omettions de citer ceux qu’on peut appeler les grands penseurs et qui de par leurs contributions intellectuelles ont remporté beaucoup de victoires dans les domaines attendus et inattendus. On peut citer Dr Boga Sako, ce professeur de Lettres qui s’est spécialisé dans la défense des droits de l’homme. Il a parcouru tout le monde entier, de l’Italie en Angleterre, en passant par le Canada, les Usa, pour exposer les violations des droits de l’homme perpétrées par le pouvoir installé en Côte d’Ivoire par la France, et montrer la vacuité juridique des accusations portées contre Laurent Gbagbo. Avec lui, il faut citer Alexis Gnagno,  Excellence Zadi, Me Seed Zehe, Kirman Gnahoré, Arsène Touho dont les écrits argumentés, détaillés sur cette crise dans les réseaux sociaux ont été source de rafraichissement  d’esprit de ceux qui, malgré toute cette réaction de termites dans une termitière initiés par les Ivoiriens et les panafricains voudraient malgré tout douter de cette réalité implacable. Ces actions résistantes ont été accompagnées par des artistes engagés qui ont risqué leur carrière. Cette victoire leur revient également. Gadji Celi Saint Joseph, Abou Galliet, Serges Kassy, Maga Dindin…», témoigne-t-il.

Comme on peut aisément le constater, les diasporas ivoirienne et africaine ont été au cœur du combat pour la libération du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé. De nuit comme de jour, elles ont bravé le froid et la neige pour crier leur douleur à la face du monde. Et leur combat n’a pas été vain. Bien au contraire, elles peuvent être fières de l’avoir mené. Car le résultat est là. Le Président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé ont été acquittés et libérés. Honneur et gloire à la diaspora ivoirienne et africaine pour son combat gagnant pour la liberté et la souveraineté. Honneur et gloire à tous ces grands intellectuels qui, à travers le monde, ont contribué à faire émerger la vérité sur le mensonge par leurs écrits, conférences et autres colloques.

Maintenant que le Président Gbagbo et le ministre Blé Goudé ont été innocentés par la Cour pénale internationale, il reste à régler l’épineuse question de qui a gagné l’élection présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire. La réponse à cette importante question pour l’histoire de notre pays se trouve dans ce que le Président Gbagbo lui-même avait indiqué dès l’entame de son procès à la CPI : «(...) La question qui est au centre de ce procès, c’est de savoir qui a gagné l’élection de 2010 ?  Car c’est celui qui n’a pas gagné qui est responsable de la guerre postélectorale». La CPI ayant indiqué dans son verdict que le Président Laurent Gbagbo n’est pas responsable de la guerre postélectorale de 2010-2011, il va sans dire que c’est lui qui a gagné l’élection présidentielle de 2010. Il reste donc à explorer du côté de celui qui n’a pas gagné cette élection pour trouver le coupable de la guerre postélectorale ayant occasionné 3000 morts, selon la communauté internationale.

Boga Sivori

 

 La diaspora entre effroi et révolte

 Le 11 avril 2011, le Président Laurent Gbagbo est renversé par la coalition rébellion-France-Onu-UE-Etats-Unis, alors qu’il venait d’être déclaré élu Président de la République par le Conseil constitutionnel. Ce jour à marquer d’une pierre noire par les Ivoiriens «a été vécu dans l’effroi et la révolte par les Ivoiriens de tous bords politiques en France». Comme s’en souvient Roger Gballou, Secrétaire National chargé de la Formation des militants de la diaspora : «Nous nous sommes retrouvés spontanément ce jour-là sur les Champs-Elysées pour crier notre indignation. Et les charges et matraques des policiers français ne nous ont pas freinés dans notre élan, déterminés que nous étions à condamner cet acte odieux perpétré contre notre jeune démocratie et contre le Président Gbagbo».

Mais aussitôt après, il fallait se mettre au travail pour ne pas laisser mourir le parti auquel le Président Laurent Gbagbo a consacré sa vie. Dans cette perspective, les Ivoiriens et Africains vivant en Europe et partout à l’extérieur, se sont rangés en posture de combat, qu’importe le temps. «La diaspora ivoirienne de France a adopté plusieurs axes de combat. D’abord, il y a eu les grandes marches dans les rues de Paris et des principales villes de province dès l’annonce de ce coup d’Etat odieux. Il y a eu aussi les sit-in que le camarade Will Bla et d’autres patriotes organisaient systématiquement tous les samedis, qu’il pleuve ou qu’il neige». Roger Gballou, membre fondateur de la Jeunesse du Front Populaire Ivoirien (JFPI) se «rappelle encore ce pèlerinage initiatique» organisé par la diaspora en 2011 par temps de grand froid au Pays-Bas, à La Haye, surnommé «Noël pour Gbagbo».

Puis ont suivi d’autres grands rassemblements, de «nombreuses manifestations organisées à La Haye à l’occasion des différentes audiences du Président Gbagbo», soutient Gballou Roger. Outre les manifestations publiques «Le FPI a participé à plusieurs fêtes de l’humanité qui sont des vastes rassemblements regroupant des dizaines de milliers d’hommes de Gauche venant de tous les continents», selon le Secrétaire National. Puis de poursuivre :«Nous avons également organisé plusieurs séminaires, colloques et conférences, notamment avec le concours du Sénat français, du groupe L’Harmattan et de son fondateur Denis Pryan». Dans ce sens, indique-t-il «L’Harmattan a publié plusieurs ouvrages en lien avec la crise ivoirienne». Pour ce responsable du FPI que nous avons joint au téléphone «plusieurs actions diplomatiques» ont été conduites. «À titre personnel, j’ai ouvert et conduit des rencontres au sommet à l’Elysée, au Quai d’Orsay, à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Parti communiste, au Parti socialiste et auprès de personnalités françaises de premier plan. C’est ce que le président Miaka a appelé en son temps la «diplomatie offensive du FPI’’», révèle-t-il. Toutes ces actions arrosées par «la communication dans les grands médias français ont grandement contribué à garder vivace le combat politique du FPI et du Président Gbagbo dans la mémoire collective en France et en Europe».

Pour mener le combat contre la France en France, les Ivoiriens de la diaspora ont usé de plusieurs moyens d’action, selon Roger Gbagbo. Il y a eu les structures du FPI en France, notamment la Représentation du FPI en France et les autres instances que sont les Secrétariats Nationaux et les Vice-présidences du parti. «En 2015, au Congrès de Mama, le FPI a institué un Secrétariat National chargé des Relations avec les partis et les organisations membres de l’Internationale socialiste. J’ai eu l’insigne honneur de diriger ce Secrétariat ; ce qui nous a permis de donner plus de visibilité à l’action diplomatique de notre parti. Il y a eu également de nombreuses bonnes volontés, membres du parti ou non, qui n’ont pas hésité à apporter leur contribution», précise-t-il. Roger Gballou se souvient que «les Ivoiriens de la diaspora, organisés, qui dans les partis politiques frères, qui dans la société civile, et de façon plus générale la diaspora africaine, les Camerounais, les Gabonais mais aussi les Français, les Européens et les autres nationalités, n’ont ménagé aucun effort pour soutenir le combat des Ivoiriens». Sans oublier l’action déterminante des cyber-activistes qui n’ont eu cesse de mener la contradiction au régime d’Alassane Ouattara et de porter la bonne information au grand public des internautes. «C’est le lieu pour moi de saluer l’ex-Secrétaire National du Parti communiste, le Sénateur Pierre Laurent, les amis du Président Gbagbo, Guy Labertit et la mémoire de Feu Henri Emmanuelli et celle de Feu Amath Dansokho, ancien ministre, ancien député et homme politique et syndicaliste sénégalais, ainsi que des intellectuels français africains tels que Denis Pryen, David Gakunzi et j’en passe», souligne Roger Gballou.

Ayoualou ZIZA

bohuiarmand@yahoo.fr

 

 

La diaspora ivoirienne : un puissant acteur politique

 A l’instar des Juifs exilés d’Israël, l’image de  la diaspora ivoirienne  renvoie à cette communauté d’Ivoiriens  installés  durablement, et en grande majorité, dans les pays occidentaux. Partis de la Côte d’Ivoire à la recherche d’un confort social, c’est à partir de l’année 2001 que ces Ivoiriens vont démontrer leur engagement pour la patrie, contrairement à la ‘’diaspora toxique’’ composée de militants endoctrinés du RDR dont l’existence se résumait à attaquer la gouvernance Gbagbo et à détruire systématiquement l’image du pays auprès des institutions internationales.

C’est ainsi qu’en 2005 a été créée l’association ‘’Gbagbo au premier tour’’ (GPTO), autour de la victoire du Président Laurent Gbagbo au premier tour de la présidentielle qui devait se tenir  cette année-là. Au fil du temps, au regard du complot international contre le régime Gbagbo, la détermination de la diaspora s’est enkystée jusqu’à devenir un puissant acteur politique.

Subséquemment, le séisme politique du 11 avril 2011 et la déportation illégale du Président Laurent Gbagbo à La Haye vont véritablement sonner la mobilisation patriotique de la diaspora. Face à ces deux événements majeurs dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire - dont les conséquences marqueront d’une empreinte durable les consciences - la diaspora en Occident, principalement celle de France et des Pays-Bas, a fait la preuve, si besoin en était, de la relation affective qu’elle entretient  singulièrement avec le Président Laurent Gbagbo. On a pu constater,  au cours des audiences à La Haye, comment l’intensification du lien symbolique et affectif que la diaspora a tissé avec le Président Laurent Gbagbo a offert l’opportunité de construire de  nouveaux et solides réseaux et de penser au-delà du cadre traditionnel de la France. De la première audience à la décision historique d’acquittement, la diaspora ivoirienne est restée mobilisée pour la libération de Laurent Gbagbo. «Nous avons voulu montrer au monde entier que le Président Gbagbo ne peut pas commettre tous ces crimes dont il est accusé. Le Président Laurent Gbagbo est un homme de paix. Maintenant qu’il est acquitté et qu’il a reçu ses passeports, toute la Côte d’Ivoire l’attend pour la réconciliation. Et nous allons l’accompagner jusqu’en Côte d’Ivoire pour partager avec lui ces moments historiques»,déclarait, récemment, Abel Naki, un cyberactiviste très dévoué pour cette cause.

En effet, dès les premiers mois de la déportation du Président Laurent Gbagbo à La Haye, le 29 novembre 2011, ces Ivoiriens se sont organisés aussitôt pour donner de la voix à travers des manifestations de mobilisation matérialisées par les marches et autres sit-in. Ils ont dénoncé et protesté contre la tragédie de l’impérialisme occidental et du néocolonialisme français, en Côte d’Ivoire. Ils ont exigé la libération du Président Laurent Gbagbo, de tous les prisonniers politiques et de tous les exilés. Ils sont restés constants et les manifestations se sont poursuivies jusqu’à ce jour. Cette fois, le centre d’intérêt réside dans le retour sécurisé du Président Gbagbo.

J-S LIA