On constate que les rues de la capitale économique sont envahies par plusieurs catégories de mendiants. Parmi ceux-ci, on compte de nombreux adolescents. Ils exploitent trottoirs, feux tricolores, lieux de travail, tout endroit où ils peuvent rencontrer des âmes charitables.La nuit tombée, ils dorment dans les rues, sur des terrasses des magasins.Immersion dans l’univers de ces adolescents à qui la vie ne sourit pas. Ce matin du mardi 03 mai 2022, c’est l’éternelle animation de rue dominée par de violents bruits de moteur et de klaxons sur le boulevard 7ème Tranche, à Cocody-Angré. Couchés sur la toile cirée qui couvre la terrasse d’un magasin, des enfants sont plongés dans un sommeil profond. Ils semblent insensibles aux bruits produits par toute cette animation. Même les chauds rayons de soleil braqués sur eux ne les inquiètent pas. «Il est 8h30 et vous n’êtes pas encore réveillés. Aujourd hui papa église n’est pas passé ?», demande Miss Kouakou Blandine aux occupants ‘’illégaux’’ de la terrasse du magasin de vente de vêtements qu’elle est en train d’ouvrir. Ce matin, comme d’habitude, il a fallu l’arrivée de Miss Kouakou Blandine pour que ces enfants se rendent compte que le soleil s’est levé depuis un certain temps. «Bien ! Vous avez fini, partez, je vais nettoyer devant mon magasin», ordonne-t-elle.Miss Kouakou Blandine, la trentaine, quitte chaque jour la commune de Yopougon son lieu de résidence pour se endre à son magasin situé à Cocody-Angré 7ème Tranche. Elle a l’habitude, tous les matins, de faire le ménage sur sa terrasse avant de recevoir ses premiers clients.Comme celle de Miss Kouakou, ce sont les terrasses de plusieurs magasins situés le long de ce boulevard qui abritent ces adolescents qui y passent leurs nuits. A deux jets de pierre du magasin de Miss Kouakou, après la pharmacie de la 7ème Tranche, deux autres jeunes enfants sont couchés sur une autre terrasse. Chacun est vêtu d’une culotte Jean ; l’un torse nu est allongé le corps raidi et les jambes étendues, tandis que le plus grand en taille a les jambes pliées. «On les appelle les ‘’enfants chinois’’. Ils parcourent les rues, de jour comme de nuit, pour mendier. Ils passent la nuit sur les terrasses des magasins. Le drame, c’est qu’ils font tous leurs besoins dans les caniveaux. Alors que c’est à proximité de notre lieu de travail», s’indigne la gérante.Il est 19h05. C’est l’heure pour Miss Kouakou de regagner son domicile. Elle verrouille avec précaution le gros portail en fer de son magasin. «Il n’y a rien de positif à tirer de ces enfants. Ils nous fatiguent», déclare t-elle. LIRE LA SUITE
Reportage réalisé par
Synergie Niépa
synergieniepa@gmail.com