Marc Christian Roch Kaboré n'est plus à la tête du Burkina Faso. Au pouvoir depuis six ans, il a été débarqué par des soldats en colère le lundi 24 janvier 2022. Ces derniers dénoncent le mauvais équipement des soldats, la mauvaise prise en charge des blessés et des familles des victimes dans la lutte contre le terrorisme. Le lieutenant Paul-Henri Sandaogo Damiba prend les rênes du pouvoir au Burkina Faso. À la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPRS), le nouvel homme fort du pays suspend la Constitution, dissout le gouvernement et l'Assemblée nationale. Dans la foulée, le tombeur de Marc Christian Roch Kaboré ferme les frontières terrestres et aériennes et installe un couvre-feu sur toute l'étendue du territoire national de 21 h à 5 h du matin. Fini cet épisode, Paul-Henri Sandaogo Damiba veut passer à la vitesse supérieure. L'homme fort du Burkina Faso s'est adressé, ce jeudi 27 janvier 2022, à travers un message à la Nation où après avoir rendu un hommage à toutes ces personnes tombées lors de cette crise, a dévoilé ses priorités : la sauvegarde de notre peuple et la refondation de son pays. « Je voudrais me recueillir sur la mémoire des hommes et des femmes, civils comme militaires, dont le sang a mouillé le sol de notre Patrie dans cette lutte que nous menons de façon acharnée », a-t-il dit.Comme il fallait s’y attendre, dans sa tenue militaire et d’un ton imposant, le Lieutenant-colonel n'a pas manqué de justifier l’avènement du MPSR qui selon le chef de la junte, a été « imposé par le cours des évènements dans le pays, fragilisé par tant d’évènements et assailli de toutes parts par des groupes armés radicaux ». Puis de poursuivre : « la gravité de l’heure a imposé à notre armée une attitude que lui impose son devoir. Ainsi, les différentes composantes de notre armée nationale, dans une démarche consensuelle ont décidé d’indiquer la voie pour la restauration de l’intégrité de notre Burkina Faso et la sauvegarde des acquis de notre peuple chèrement acquis », a expliqué le lieutenant-colonel.Paul-Henri Sandaogo Damiba se veut tranchant. « Notre agenda est unique et il est clair : la sauvegarde de notre peuple et la refondation de notre Nation », précise-t-il. Et d’ajouter: « Je vous donne la ferme assurance que notre engagement n’a aucunement pour but de rétablir un ordre quelconque, mais s’inspire de l’ensemble des exigences légitimes du peuple Burkinabè ». Même si le patron MPSR a promis être à l'écoute de tous dans cette lutte, il n'a pas manqué de faire des mises en garde : « Je mets en garde tous ceux qui ne seront guidés que par leurs intérêts égoïstes, que je serai intraitable face aux actes de trahison des aspirations di peuple. Aussi, l’indépendance de la justice sera garantie et tous les dossiers judiciaires suivront leur cours, a indiqué le désormais Président du Faso »Aussi, le chef de la junte s’est engagé à un retour à une vie constitutionnelle normale, bien évidemment, lorsque les conditions seront réunies selon les échéances que le peuple aura souverainement définies. Il a fait savoir qu'il veut réduire "significativement" les zones sous influence terroriste et les impacts de l’extrémisme violent. Pour cela, il estime qu'il « faut redonner confiance aux Forces de défense et de Sécurité ainsi qu’aux Volontaires pour la Défense de la Patrie, la volonté de combattre et d’aller encore plus à l’offensive avec des moyens adéquats » a dit le Lieutenant-colonel Damiba.Petit Bayard