Cette année la pratique des congés anticipés est à son paroxysme. Non seulement ces manifestations se sont déclenchées dès le début du mois de décembre mais elles ont occasionnées des décès et d'importants dégâts dans quasiment toutes les villes de l’intérieur du pays. Bizarrement, cette année Abidjan n’est pas encore de la partie. L'Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI) a réagi sur les congés anticipés et la situation des enseignants contractuels.Selon Pulchérie Gbalet, depuis plus d’une décennie, de nombreuses réformes ont contribué à détruire la discipline et le goût de l’effort à l’école. Ce sont entre autres, dit-elle, le changement constant des choix pédagogiques sans avoir évalué les précédents, la suppression de la dictée, la réduction des évaluations entre les niveaux, la suppression de l’autorité des enseignants et des éducateurs, le recrutement d’enseignants n’ayant pas le niveau et formés au rabais. A cela s'est ajouté, soutient-elle, la corruption à tous les niveaux, particulièrement au cours des examens à grands tirages."Il s'est donc créé une culture de la médiocrité, ajoutée à la culture de la violence déjà ambiante depuis 2002, pour donner des élèves incultes et violents qui vont jusqu’à s'en prendre aux enseignants et aux institutions. Ainsi cette année la pratique des congés anticipés est à son paroxysme. Non seulement ces manifestations se sont déclenchées dès le début du mois de décembre mais elles ont occasionnées des décès et d'importants dégâts dans quasiment toutes les villes de l’intérieur du pays. Bizarrement, cette année Abidjan n’est pas encore de la partie", a-t-elle étonnement constaté avec joie. La présidente de l’ACI a dénoncé le fait que la société ivoirienne soit en perte de valeurs et que cela se ressent dans le comportement des jeunes en général. "Il est temps que des mesures vigoureuses soient prises comme le rétablissement de l’autorité des enseignants et éducateurs pour ramener un minimum de discipline à l’école. Il est souhaitable qu'une étude soit menée sur ce phénomène de congés anticipés qui n’est plus nouveau mais qui surprend par sa montée en violence", a recommandé la présidente de l’ACI. Concernant la situation des plus de 10 000 enseignants contractuels, aussi bien des instituteurs que des professeurs de lycées et collèges, Pulchérie Gbalet s'est prononcé sur leurs conditions actuelles et plaidé auprès du Ministre de l’éducation nationale, afin de redonner de l'espoir à ces infortunes enseignants qui n’ont fait que répondre à l’appel de leur pays. "Si leur contrat courait jusqu’en novembre 2021, qu’est-ce qui justifie cette brusque interruption ? Ce flou juridique est-il la conséquence d'un énième détournement ? Veuillez s'il vous plaît payer leurs arriérés de salaires, mais surtout régulariser leur situation en prenant le décret pour les intégrer définitivement à la fonction publique", a conclu Pulchérie Gbalet.DJÈ ABEL