Engagée dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), l’ONG Tchele Woye «Femmes levons-nous» en langue locale , a organisé, à l’occasion des 16 jours d’activisme du 25 novembre au 16 décembre 2021, un panel sur la question de de l’«Autonomisation de la femme et les défis liés à la lutte contre les violences basées sur le genre en zone rurale». Les débats se sont déroulés le jeudi 2 décembre 2021, à Marcory au centre Empow’ Her Côte d’Ivoire. Les débats ont été animés par des professionnels de médias, d’actions sociales et de justice, spécialisés en politique du genre. Le thème développé a été stratifié en quatre sous-thèmes: "Violences basées sur le genre et autonomisation de la femme", "Défis d’une organisation engagée en zone rurale", "Rôles et contribution des médias dans la lutte contre les violences basées sur le genre", "Secret pour réussir un financement". Gnininmankyé Ineka, présidente de Tchele Woye, a signifié que l’organisation a fait des femmes rurales une cible principale. Se réjouissant de la qualité du débat, elle affirme avoir pesé le pouls de la situation des VBG. Une recette utile pour définir de futures orientations. «Je ressors satisfaite. En même temps, nous avons des défis à relever. Après plusieurs années d’activités, on se rend compte que des ONG sur le terrain manquent encore d’informations. Nous avons du boulot au niveau d’Abidjan, également en zones rurales. Déjà nous exécutons sur fonds propres, un projet d’appui à la femme en zone rurale. Dans lequel est prévu un axe sur les VBG. Comme le ministère demande des actions de synergie, nous ferons notre plan stratégique dans ces sens, en vue de mieux maximiser nos actions en zone rurale», a-t-elle indiqué. Selon NIEPA Michel, inspecteur d’Education spécialisée, les VBG constituent des obstacles à l’autonomisation des femmes en zone rurale. L’espace rurale, offert à l’homme tout comme à la femme, est caractérisé par ses qualités positives de développement et ses difficultés. Cependant, les initiatives féminines sont freinées par des violences de tous genres dont elles sont victimes «La jeune fille future entrepreneuse, avenir du développement, mérite d’évoluer dans un environnement sain en zone rurale. La femme rurale naturellement entreprenante ou entrepreneure est appelée à exercer dans un espace rural avec zéro violence à son égard. Pour éradiquer le mal, la mobilisation d’actions synergiques avec plusieurs acteurs de développement s’avère nécessaire», a-t-il invité. Carine Assamoi, juriste consultante a levé le voile sur les violences basées sur le genre et celles faites aux femmes. Puis, a annoncé 5405 cas de violences basées sur le genre dont près de 800 cas de viol, 2219 cas de violences conjugales. Au cours des échanges, la juriste a expliqué les types de procédures possibles en cas de viol. "Jusqu’à présent, pour ce que je sais, le certificat médical est toujours établi à 50.000 FCFA. Cependant, son exigence n’est plus obligatoire lors de la plainte. C’est seulement au niveau du juge qu’il peut être exigé», a-t-elle clarifié. La responsabilité des médias a été développée par Augustin Tapé, journaliste professionnel, et Hervé Gobou, Dr en Histoire. Selon eux, les médias peuvent contribuer à la prévention et à l’éradication des VBG. Tout en maintenant la confiance, en évitant les stéréotypes dans le traitement de l’information vérifiée. «Le journaliste a une responsabilité sociétal en tant que militant des droits de l’homme», a confié l’historien. Le journaliste de poursuivre : «Le journaliste a besoin d’être outillé pour contribuer efficacement à la lutte contre les VBG. Les médias sont très importants dans la sensibilisation. Nous sommes prêts à vous accompagner à travers des formations.» Actifs contre les VBG, responsables et membres d’association venus des zones rurales ont assisté aux débats. Avant le panel, une série d’allocutions a été prononcée. Sont intervenus Madame Kouassi adjointe au maire représentant Abi Raoul, maire de la Commune de Marcory , Isabelle Zongo, directrice du centre Empow’Her, partenaire du projet. Gnininmankyé Ineka , initiatrice du panel et NIEPA Michel , représentant le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Synergie NIEPA