Koné N’goran Lucie-Florence, épouse Kouamé, a soutenu sa thèse de doctorat unique en Sociologie, spécialité "Société- santé et vieillissement". Le sujet de sa thèse est intitulé : «Conscience sanitaire et pratiques sociales à risque pour la santé des populations dans le District Autonome d’Abidjan : cas de la commune d’Abobo». La soutenance s’est tenue le samedi 20 novembre 2021, à l’Institut ethno-sociologie de l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody. «La conscience sanitaire est le souci pour un individu de ne pas poser des actes qui vont à l’encontre de sa santé. Les déficits de conscience sanitaire sont des facteurs explicatifs des pratiques sociales à risque. Les populations continuent de s’y adonner. Entre autres exemples, la pratique de l’automédication a des risques, se soigner sans avis médical est un risque. Les gens pratiquent également la mutilation génitale féminine. Les statistiques indiquent des cas de décès et des hémorragies. Ce qui dénote d'un niveau de conscience sanitaire déficient. Nous avons également les interdits et mauvaises pratiques alimentaires. Des guérisseurs interdisent aux enfants de consommer certains aliments qui ont pourtant des propriétés nutritives pour la santé», a-t-elle expliqué. Le résultat de l’évaluation a été proclamé par Pr Koudou Opadou, Président du jury, Professeur titulaire de Psychologie sociale à l’Ecole normale supérieure ( ENS). «Thèse bien écrite, documentée, organisée. On retient que le sujet est toujours d’actualité… Le jury lui décerne la mention Très Honorable». Encadreur de l’impétrante, Pr Dedy Sery Faustin, Maitre de Recherche de Sociologie à l’URF des Sciences de l’homme, a insisté sur la persistance des pratiques à risque dues à un déficit de conscience sanitaire. «Le 30 avril 2008, le concept de conscience sanitaire a été introduit à l’OMS. L’organisation ayant invité ce jour-là, les Etats à la promotion du concept. J’ai déposé un rapport au ministère de la Santé d’alors. Je n’ai eu aucune suite. J’ai donc demandé aux étudiants de mener des recherches en la matière. L’OMS encourage d’implémenter le concept. Voilà pourquoi, je parle de tournant décisif à propos de la thèse de Kouamé Lucie», a-t-il informé. Vêtue dans sa toge de Docteur, Koné Lucie, spécialiste en Conscience sanitaire, a le regard tourné vers les perspectives pour la vulgarisation dudit concept. «C’est un sujet qui m’a passionnée. Je voudrais que cette notion soit vulgarisée afin que les autorités sanitaires s’y intéressent. Que davantage de recherches soient menées dans le domaine pour véritablement améliorer la santé des Ivoiriens», s’est-elle projetée. Le président du jury et l’encadreur de l’impétrante étaient accompagnés d'un examinateur et de deux rapporteurs. SYNERGIE NIEPA