Geneviève Bro Grébé, ancienne figure des femmes patriotes et présidente du Mouvement Citoyen pour une Nouvelle Côte d'Ivoire (MCNCI) a animé une conférence de presse, ce jeudi 11 novembre 2021, au siège de l'association, sis à Cocody 2 Plateaux. Au cours de ce conférence, il s'agissait pour Madame Bro Grébé de célébrer les trois ans de son mouvement. Conférences publiques en Côte d'Ivoire comme en Europe, meetings, motions et déclarations pour le retour et la libération définitive de Gbagbo et Blé Goudé en Côte d'Ivoire sont quelques activités à mettre à l'actif du MCNCI. Aussi, ce moment a été l'occasion pour la présidente du MCNCI d'aborder quelques sujets d'actualités chauds dont l'Union des cadres du grand nord (UGN), le renouvellement de la classe politique, la justice ivoirienne. Au sujet de l'UGN, Bro Grébé n'a pas manqué d'afficher son opposition. La conférence a fait remarquer qu'elle a encore en mémoire la charte du nord qu'elle qualifie de prétexte fallacieux. D'ailleurs elle estime que la création de cette union prouve bien que la rébellion a été inutile. « Devant toute situation, il faut tirer les enseignements. Nous souvenons encore de la charte du nord. J'ai eu l'occasion d'écrire un livre : « Mon combat pour la patrie », où j'ai dit que c'était des prétextes fallacieux. Aujourd'hui, on crée une union des cadres du nord pour développer le nord. Ça veut dire qu'on a pris les armes pour rien. Finalement, on n'a pas développé le nord avec cette rébellion. Nous pensions que c'était pour développer le nord. Si on a besoin de créer une union du grand nord, ça veut dire que la rébellion n'a pas atteint ses objectifs. Le nord pour lequel les armes ont été prises, ce nord n'a pas été développé puisqu'on a besoin de créer une union pour le développer ».Pour la conférencière, le renouvellement générationnel n'est pas une question de personne. Mais la solution serait de faire un bon diagnostic sur ce qu'a vécu la Côte d'Ivoire durant ces 30 dernières années. Selon son diagnostic, le problème vient d'une rupture d'équilibre à 4 niveaux :« Personnellement, je ne vois pas les choses de cette façon. Comme je vous l'ai dit, cette crise vient de très loin donc allons chercher les causes, les vraies. Ce n'est pas parce qu'il y a 3 leaders qui vont disparaitre de la scène politique qu'il n'y aura plus de crise. Si on n'a pas le bon diagnostic pour un malade, il ne sera pas soigné, guéri. Faisons le bon diagnostic. Au niveau du MCNCI, le diagnostic que nous avons fait n'incrimine aucun de ces trois leaders. Donc je ne peux pas demander leur retrait de la scène politique. Ce n'est pas le retrait des trois grands qui réglera le problème de la Côte d'Ivoire. Le diagnostic est plus profond. Il y a rupture d'équilibre à 4 niveaux : culturel, social, politique et économique », a-t-elle déclaré. « Notre cheminement : vérité, repentance, réconciliation, réparation. Il faut la vérité. C'est à la justice qu'on saura la vérité. Concernant le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé, on connaît déjà la vérité. Il faut aussi connaître la vérité en ce qui concerne les autres. Parce que pour ce battre, il faut être à deux. Il y a un qui a été jugé. Peut-être que l'autre camp sera jugé. On connaîtra la vérité. Et c'est à partir de la vérité, qu'on ira maintenant à la réconciliation, à la repentance et à la réparation. C'est le cheminement que nous proposons à la Côte d'Ivoire. Nous sommes sur le terrain et nous voyons comment les cœurs sont meurtris. Pour apaiser les cœurs, nous devons connaître la vérité. Nous ne demandons pas de mettre les gens en prison mais au moins savoir la vérité pour éviter que de telles incidents graves se reproduisent dans notre pays », a-t-elle déclaré concernant la justice en Côte d'Ivoire. Petit Bayard