" Verba volent, scripta manent". Il faut entendre par là que les paroles s'envolent et les écrits restent. Les oreilles de Pascal AFFI N'GUESSAN semblent surtout n'accorder aucune importance à cette maxime proverbiale.Samedi 14 août dernier, dans une envolée lyrique pleine de haine et de condescendance, dont lui seul a le secret, AFFI s'est cru obligé de salir le Président LAURENT GBAGBO. Suivons le : " GBAGBO s'est accroché au pouvoir, c'est un autocrate...il a fait tuer des ivoiriens en s'agripant à son fauteuil ".L'étonnement est à son comble. Ces paroles sont-elles réellement de AFFI N'GUESSAN l'ex premier ministre de LAURENT GBAGBO. Se demandent certains. Mais qu'est-ce qui n'a donc pas marché pour qu'il tienne un tel discours révisionniste ? Comment comprendre que Pascal Affi N'GUESSAN puisse continuer de vitupérer contre LAURENT GBAGBO en le traitant de responsable de toutes les victimes de la crise post électorale de 2010 - 2011 ?AFFI N'GUESSAN s'est appropriée carrément les éléments de langage de la communauté internationale et du RHDP vis à vis de LAURENT GBAGBO. Il a rejoint Dramane Ouattara, Ocampo, Bensouda et Nicolas Sarkozy. Même SORO GUILLAUME, chef rebelle actuellement en exil, bien que n'étant pas en odeur de sainteté avec Dramane Ouattara, il ne l'a jamais désavoué sur la question de savoir qui a gagné les élections de novembre 2010. SORO reste encore droit dans ses bottes en affirmant que ses propos de 2010 reste les mêmes. Pourtant Ouattara a empêché son jet privé d'atterrir à Abidjan. Mais, il n'a pas pour autant renié sa parole. C'est ça la conviction. Un vrai homme d'État ne se dédit pas. AFFI N'GUESSAN qui était le porte-parole de LAURENT GBAGBO durant la présidentielle de 2010, proclame aujourd'hui que le candidat de la LMP aurait dû abandonner le pouvoir pour une question humanitaire. " GBAGBO est un autocrate parce qu'il s'est accroché au pouvoir " dit-il. En d'autres termes, AFFI regrette d'avoir été le porte-parole d'un autocrate. Quel discours révisionniste ? Quelle lâcheté !Et pourtant le 21 avril 2011, dans une déclaration produite depuis l'hôtel LA PERGOLA, AFFI ne disait-il pas que LAURENT GBAGBO a été victime d'un coup d'État ? Alors, comment cette victime d'un coup d'État a pu s'agripper au pouvoir.? Peut-on être à la fois victime et bourreau ?Les faiseurs de coup d'État, sont-ils arrivés les mains vides pour déloger LAURENT GBAGBO ?L'alcool et les stupéfiants utilisés par certains acteurs et autres artistes ont généralement pour motif de conditionner l'esprit contre la honte, la peur et autres faiblesses de l'âme. Mais jamais, nous n'avions pensé qu'AFFI N'GUESSAN en userait autant jusqu'à se "déshabiller" en public. Quelle honte !Comment pourrait-on appeler la scène que veut jouer Pascal AFFI N'GUESSAN ? Que celui qui a du génie nous décrive, sous un titre évocateur, le rôle dévolu à ce ringard dans cette tragédie ivoirienne !En faisant une lecture sémiotique de la démarche puis des faits et gestes de AFFI sans risque de se tromper, on comprend aisément qu'il est désormais bien installé aux côtés de Dramane Ouattara et du RHDP. Il a décidé de jouer les troubadours. Son rôle c'est donc distraire l'opposition à travers des anathèmes afin qu'elle ne joue pas son véritable rôle vis à vis de Ouattara. AFFI a campé cette attitude depuis sa rencontre avec François Hollande. Le Président LAURENT GBAGBO en homme averti, avait très tôt compris cela. Dans son livre co-écrit avec François Matei il le confirme en ces termes : " J’étais entouré de compromissions, de traitrises, d’alliances mercantiles, de duplicité. Bien sur qu’on avait noyauté mon entourage…C’était facile : Autour de moi, certains misaient en même temps sur ma chute et sur ma survie… Je ne pouvais tourner ma tête ni a droite, ni a gauche, sous peine d’être décapité. "AFFI N'GUESSAN démontre bien qu'il fait parti de ceux qui ont misé sur la chute du président LAURENT GBAGBO. C'est un vulgarisateur de la théorie du mensonge maximisé sous la contrainte de la combinaison des facteurs de production qui sont la malhonnêteté, la roublardise, l'inhumanisme, la finasserie, la cupidité, la duperie, l'arrogance et la morgue.AFFI N'GUESSAN n'est donc pas un homme de conviction.Il vient d'en faire la démonstration parfaite :" devant le danger que courait le FPI, des militants en exil, d'autres en prison. Des avoirs gelés, j'ai dû choisir la voie du réalisme pour discuter avec le pouvoir en place". Vous voyez que AFFI N'GUESSAN fait des adaptations de ligne politique en fonction des aléas du moment. Pourtant JOHN KENNEDY nous avait déjà prévenu en ces termes : "Ne sacrifiez jamais vos convictions politiques pour être dans l'air du temps ". C'est quoi donc une conviction ? La conviction est la conscience de l'esprit. " une conviction qui commence par admettre la légitimité d'une conviction adverse se condamne à n'être pas agissante. Comme le dirait un dicton: " Si tu n'es pas honnête par conviction, sois le par intérêt ". Quel est donc l'intérêt d'AFFI N'GUESSAN à ne plus croire en la ligne originelle du FPI ? Pourquoi pendant sept ans comme il le soutient lui-même, a-t-il lutté contre ses propres camarades du parti ? C'est le professeur BAMBA Moriféré qui a levé le lièvre sur cette situation trouble. Alassane Ouattara finançait des groupements politiques pour le besoin de la cause. Et AFFI N'GUESSAN était bien logé à cette tribune. Son discours actuel rappelle étrangement celui tenu par Philippe Petain en juillet 1945 :" l'occupation m'obligeait ainsi, contre mon gré et contre mon cœur, à tenir des propos, à accomplir certains actes dont la signature de l'armistice du 22 juin 1940 avec le Reich Allemand ". Et de terminer par : " Pendant que le général de Gaulle hors de nos frontières poursuivait la lutte, j'ai préparé les voies à la libération, en conservant la France douloureuse, mais vivante ". Exactement comme AFFI le soutenait. Que c'est grace à sa collaboration avec Ouattara que le FPI n'a pas sombré dans les abîmes où le RHDP l'avait plongé. Quelle démagogie ! Gustave Flaubert nous dit que :" seules les vérités scientifiques sont des vérités universelles. Les certitudes religieuses ou politiques tenues pour des vérités sont généralement des convictions transitoires issues de passions et de sentiments n'ayant aucun élément rationnel pour soutien". Le discours révisionniste d'AFFI N'GUESSAN est une preuve patente de la volatilité des opinions politiques en Afrique.S'il y a vraiment de l'ivresse dans le théâtre, le microcosme politique ivoirien n'échappe pas à la théâtralisation de la vie en société avec ses excès de la folie et de la démesure. Tout est alors désormais clair pour les ivoiriens qu'un grand acteur nous est né. Il se nomme Pascal AFFI N'GUESSAN. AFFI est donc un rigolo. Nous ne devrions plus le mettre encore au centre de nos préoccupations. Jamais dans ses démonstrations, il n'arrive à s'élever au-dessus de ses besoins matériels. Jamais une approche discursive n'émerge de ses analyses. On se perd entre ses analyses et son affect . Il n'est pas outillé pour être un objecteur de conscience.AFFI est le 83ème témoins à charge contre le Président LAURENT GBAGBO. GILLES CHRIST DJEDJE