La vérité est une : depuis avril 2011, suite au renversement
du Président Laurent Gbagbo par la France de Nicolas Sarkozy au profit
d’Alassane Dramane Ouattara, Justin Koné Katinan vit à Accra, au Ghana, pour
protéger sa vie. Il y a échappé à plusieurs tentatives de rapatriement
orchestrées par le régime installé à Abidjan par celui que le journal français
Marianne appelle «le voyou de la République française», Nicolas Sarkozy. Comme
de nombreux autres Ivoiriens, Katinan est un exilé politique. Or, pour polir
son image auprès de la coalition de «voyous» qui l’ont installé, Ouattara
refuse, entre autres réalités, d’admettre que des Ivoiriens sont devenus des
exilés politiques. Il ne cesse de le répéter : «Il n’existe ni exilé ni prisonnier politique en Côte d’Ivoire !».
Le disant, il croit se protéger du viol de la Constitution ivoirienne qui stipule
qu’ «aucun citoyen ivoirien ne peut être contraint à l’exil».
A force de nier
l’évidence, Ouattara a inoculé, tel du venin, sa leçon dans l’esprit de son
administration : «Le Président l’a dit, il n’y a pas d’exilé politique en Côte
d’Ivoire !».Fort de cette leçon «dramanique » (dixit les internautes),
l’autorité administrative a délivré un certificat de résidence à Justin Koné
Katinan et à Damana Adia Pickas (exilé au Bénin). Si l’autorité leur avait
refusé ces pièces, ils auraient fourni «d’autres pièces exigées par la loi» dès
lors qu’ils auraient été déclarés «exilés politiques», répond, ferme, Koné
Katinan.
Tout le problème est donc là : Ouattara et son administration jurent qu’il n’y a pas d’exilé politique. La CEI manipulée pense le contraire et se croit fondée à annuler un certificat de résidence. Elle joue au juge suprême. Ouattara et son clan ont tendu des pièges à la Côte d’Ivoire, et ils sont pris. Pour le moment, ce sont les pro-Gbagbo qui en sont les victimes. Attention, en politique, la roue tourne plus vite qu’on ne le croit.C. ETOU