Koné Katinan, depuis Accra au Ghana.

Depuis Accra, Koné Katinan réagit : «La CEI a dérapé, nous saisissons le Conseil constitutionnel !»

  • Kifuima TOURE
  • 01-02-2021 à 10:50
Quelques minutes après le délibéré de la CEI concernant les dossiers de candidatures aux Législatives prochaines,

Quelques minutes après le délibéré de la CEI concernant les dossiers de candidatures aux  Législatives prochaines, La Voie Originale est entré en contact téléphonique avec le ministre Justin Koné Katinan dont le dossier venait d’être déclaré «rejeté», parce que, selon Coulibaly Kuibert, le candidat n’aurait pas été en mesure de «fournir les preuves de sa présence d’au moins cinq ans sur le territoire ivoirien comme le prescrit la loi ivoirienne».

Pendant près d’une dizaine de minutes, le ministre Koné Katinan n’a cessé de déplorer «ce comportement des gens qui, comme moi, prétendent connaître et appliquer la loi». Avant d’annoncer : «La décision de la CEI de m’écarter est à la foi abusive et arbitraire. Je vais saisir le Conseil constitutionnel pour que cela soit réparé !».

    Selon la loi électorale, le candidat à la députation doit résider sur le territoire national de façon continue depuis au moins cinq ans. Cela se prouve par un certificat de résidence. «Or, explique Koné Katinan, j’ai joint à mes dossiers un certificat de résidence régulièrement établi par l’autorité administrative. La loi électorale n’indique pas quelle autre preuve fournir qui serait plus valable que l’acte de l’autorité judiciaire. La CEI fait donc de l’arbitraire en me demandant d’autres preuves. Cela est impossible». Mais ce n’est pas tout.

   Toujours selon le Vice-président FPI, pour les candidatures aux élections législatives, «le rôle de la CEI consiste à vérifier la présence ou non des pièces exigées par la loi dans le dossier. Elle n’a pas pour rôle de juger de la validité des pièces fournies. Elle ne peut donc exiger d’autres preuves que les documents légaux imposés. Par exemple, la CEI ne peut pas réclamer à un candidat qui fournit l’attestation de régularité fiscale, une autre preuve…. De même, elle ne peut froisser un certificat de résidence et demander à un candidat de donner une autre preuve non prévue par la loi…». Pis, selon le ministre Katinan, «la CEI, en froissant mon certificat de résidence, vient de se placer au-dessus du juge administratif, voire du juge suprême. Elle vient d’invalider un acte administratif régulièrement délivré. La CEI a dérapé. Sa décision est arbitraire et abusive. Cela est inacceptable».

   En fait, selon M. Kuibert, la CEI montre que «l’actualité nationale retient que Koné Katinan ne réside pas en Côte d’Ivoire depuis avril 2011». A cette remarque, Justin Koné Katinan pousse un soupir dans le téléphone et lâche, la voix basse et apparemment peinée : «C’est ce qui est triste pour mon pays ! Des hommes qui ont appris le droit comme moi déclarent que la norme juridique, c’est désormais l’actualité. Fort de cela, ils piétinent les actes administratifs (certificat de résidence) régulièrement posés par l’autorité administrative. C’est pour ça que je vais saisir le Conseil constitutionnel !».

Cette saisine sera exercée également par l’autre candidat écarté pour les mêmes raisons, Damana Adia Pickas.

Affaire à suivre.

C. ETOU