Laurent Gbagbo a accordé un entretien exclusif à TV5MONDE.

Bonne année “Changement’’ !

  • Kifuima TOURE
  • 01-02-2021 à 10:43
Je conviens avec tous que l’année 2020 a été catastrophique du point de vue humanitaire, économique, social, politique... Au plan humanitaire, la crise sanitaire due à la maladie à coronavirus a montré au monde entier à quel point la vie d’un homme ne vau

Sœurs et frères, Il vaut mieux tard que jamais, donc je vous adresse mes vœux ce lundi.

Je conviens avec tous que l’année 2020 a été catastrophique du point de vue humanitaire, économique, social, politique... Au plan humanitaire, la crise sanitaire due à la maladie à coronavirus a montré au monde entier à quel point la vie d’un homme ne vaut pas grand-chose. Concernant la Côte d’Ivoire, le pays ressent encore des frayeurs vu l’incapacité avérée des dirigeants ivoiriens à gérer la pandémie. Et si la Covid-19 s’était déployée avec la même rigueur que dans les pays occidentaux ?

L’économie,  telle que gérée par Alassane Dramane Ouattara, illustre mille paradoxes. Plus elle connait la croissance, plus elle engendre la pauvreté. De surcroit, avec un volume de dette de près de 15 milliards FCFA, le RHDP peut se vanter de pérenniser la souffrance du peuple ivoirien sur plusieurs générations.

Que dire du social ? Le peuple gagné de façon surprenante par la pauvreté est pris au piège d’un coût de vie qui grimpe de façon vertigineuse à travers les denrées de premières nécessités, le transport et autres.

Et la politique donc ! Elle déploie haine et animosité. Ceux qui ont des machettes arrachent la tête des corps des autres et jouent au ballon avec la tête séparée du corps. 2020 a marqué à quel point un pouvoir peut dévier, être sanguinaire, agressif et surtout insensible aux attitudes qui relèvent de la démocratie. 2020,  année de la catastrophe, restera indélébile dans la mémoire du peuple de Côte d’Ivoire et du pouvoir également. Mais, je pense qu’il y a des raisons d’entonner un chant d’espoir

Mais 2020 n’a pas été que mauvaise. C’est en 2020 que Laurent Gbagbo a  parlé pour la première fois, après ce qu’il a subi de 2011 à 2020 ; que le chef de l’Etat renversé par la rébellion, la France, les Etats-Unis, l’Onu, l’UE, et déporté à la CPI, a annoncé son retour en Côte d’Ivoire suite à son acquittement en 2019.

C’est en 2020 que l’opération de désobéissance civile a été décrétée, le 20 septembre 2020. Cette opération porte en elle les germes profonds d’un espoir dont les enjeux impliquent la survie de notre pays en tant que nation et  Etat. Unie contre l’imposture, l’Opposition a marqué le terrain avec honneur. La désobéissance civile, c’était pour dire oui à la souveraineté et le peuple a répondu présent à ce rendez-vous de la dignité ; c’était pour signifier à Alassane Dramane Ouattara que le minimum pour un gouvernant, c’est le respect de la parole donnée et le peuple de Côte d’Ivoire a marqué de sa présence cet engagement, pour rappeler le RHDP à ses obligations ; c’était pour dire non à la soumission du peuple par la violence et malgré les apparences, le pouvoir RHDP est au «garde à vous» ; c’était pour se dresser contre la violation des lois de la République et le peuple s’est levé comme un seul homme.

Mes sœurs et frères, je sais que je parle à un peuple traumatisé par l’avenir de son pays envahi et occupé ; à des citoyens heurtés par une politique sans foi ni loi qui défonce chaque jour un peu plus la cohésion nationale ; à des familles déséquilibrées par la mort de ses enfants qui ont trouvé dans l’arène de la démocratie des meurtriers.

 Mais il ya toujours un Etat à défendre, une nation à construire, une indépendance et une souveraineté à imposer… Et pour ces raisons, nous devons rester debout!

Bonne année “Changement’’ !

Ayoualou ZIZA

bohuiarmand@yahoo.fr