Grégoire Obrou laisse un grand vide pour la presse à, Adzopé.

Adzopé/La presse ivoirienne en deuil : Grégoire Obrou a rangé la plume et le micro

  • J-S LIA
  • 07-04-2021 à 15:43
Obrou Boga Grégoire dit Grégoire Obrou, correspond de l'Agence Ivoirienne de Presse (AIP) et "Radio Côte d'Ivoire" depuis plus de 30 ans à Adzopé, vient de ranger son micro et autres matériels de reportage, pour toujours.

"Obou AIP" (selon ses admirateurs), est décédé le samedi 3 avril 2021 à l'âge de 70 ans, à l'Hôpital Général d'Adzopé. La triste nouvelle a plongé toute la Région de la Mé (Adzopé, Alépé, Akoupé et Yakassé-Attobrou) dans l'émoi et la désolation totale. De sources proches de la famille du défunt, tout a commencé le vendredi 2 avril dernier. Ce jour-là, indiquent les mêmes sources, le Journaliste-Correspondant qui s'est rappelé qu'il était en retard sur le paiement de son denier du culte, a sollicité les services de l'un de ses parents pour le faire. Ce qui a été fait sans tarder le même jour au Secrétariat de la Paroisse St-Charles Borromée d'Adzopé où Grégoire Obrou est l'un des plus fidèles chrétiens catholiques depuis de longues dates et bien connu de presque tous les paroissiens. Content de ce geste, dit-on, il a offert gracieusement un peu d'argent en guise de contribution à celui qui a exécuté sa commission, afin que celui-ci puisse acheter un peu de carburant pour son engin (une moto).  «La journée de vendredi s'est passée comme d'habitude. Certes, ces dernières années, il souffrait de petites maladies liées à la vieillesse - Hypertension artérielle, diabète, rhumatisme, arthroses, début de prostate, etc. - Mais, ce n'était pas aussi alarmant que ça. La preuve, il suivait normalement et régulièrement ses traitements. Ce qui lui permettait de sortir pour effectuer lui-même ses courses. Personne ne pouvait s'imaginer une situation compliquée et dramatique», a témoigné Gahoudi Okpo, le Chef intérimaire de la communauté Bhété d'Adzopé. Et l’autorité coutumière de poursuivre, l'air encore plus triste : «C'est le lendemain samedi 3 avril que contre toute attente  le  "Vieux" Grégoire Obrou nous a réservé une surprise désagréable». Avant de révéler que ce jour-là, le Correspondant local de l'AIP et  "Radio Côte d'Ivoire", en bon fidèle chrétien catholique, s'est réveillé tôt pour faire sa petite prière matinale. Pour ce faire, il s'est agenouillé en face de la grotte mariale en miniature que le Journaliste a pris soin d'ériger plusieurs mois avant, dans un coin de son salon. Une fois la prière achevée, selon des informations concordantes, Grégoire a pris le petit déjeuner presque à la hâte, avant de s'étendre dans un canapé, son journal du jour en mains. Le Journaliste n'ira pas loin dans sa lecture. Car, selon les mêmes informations, c'est bel et bien là, couché sur le dos et toujours le journal en mains, que le Journaliste s'est mis à  "dormir". Erreur !  " Quelques petites minutes plus tard, le Doyen Obrou, selon le constat de ses enfants et petits-enfants qui jouaient dans le salon, ne bougeait plus. Il venait de piquer une crise (?) qui ne  lui a pas permis d'expliquer à ses proches et surtout à son épouse présente pourtant à la maison, ce qui lui arrivait réellement. Aux Urgences de l'Hôpital Général d'Adzopé où il a été transféré immédiatement autour de 7h45, Grégoire Obrou a rendu l'âme à 8h. L'équipe médicale de service, a-t-on appris sur place, malgré sa ferme volonté de lui sauver la vie, n'a pas eu le temps nécessaire d'agir suffisamment. Dommage. «Grégoire Obrou a été mon patron pendant 11 ans, avant qu'il ne parte à la retraite, il y a aujourd'hui environ 8 à 9 ans. C'est un homme sympathique, humble, généreux et sans histoire. Mon patron aimait la rigueur et la perfection au travail. Il était très direct et véridique dans ses propos. Je viens de perdre un père, un grand frère, un père, un conseiller. Que Dieu l'accueille à sa droite. Je pense qu'il mérite cela. Car, il avait un bon cœur», a indiqué, attristé, les yeux larmoyants, François Guéhi Glazaï, Archiviste en service à l'Agence AIP d'Adzopé, (devenue Direction des Études et de la Communication Promotionnelle (DECP).

Du côté de la Communauté Bhété à laquelle appartient le défunt, c'est la tristesse et la désolation totale. «Notre communauté est bouleversée. Je suis troublé. C'est dur à supporter. Les mots me manquent...», a lancé vaguement le Chef intérimaire des Bhété d'Adzopé, effondré et presque au bord des larmes.

On apprend également qu'en plus du décès de Grégoire Obrou, sa sœur aînée qui vivait à Tiassalé, est décédée, le lendemain dimanche 4 avril dernier. Les mêmes informations indiquent qu'auparavant, la mère génitrice de Tizié Jean-Jacques (célèbre gardien de but des  "Éléphant" footballeurs), épouse de l'un des frères de Grégoire Obrou, est  décédée, elle aussi, dans la même période à Abidjan.

Grégoire Obrou  est issu d'une famille de 40 enfants dont il était le tout dernier, le benjamin. Avec son décès et celui de sa sœur aînée, c'est toute une famille qui se retrouve progressivement ensemble dans l'au-delà. Les autres frères et sœurs étant déjà morts, il y a bien des années.

Curieuse affaire à méditer !

La Rédaction de  "La Voie Originale"  présente ses condoléances à la famille éplorée.

 Patrice Goé

(Correspondant régional)