Le 11 avril 2011. Toute la Côte d’Ivoire arrête de respirer.
Le Président Laurent Gbagbo, mitraillé,
bombardé durant 11 jours, est arrêté par les forces coalisées françaises,
onusiennes et américaines. La jeunesse du FPI refuse cette imposture et se met
en ordre de bataille.
Dahi Nestor raconte : «En 2010, le Président Laurent Gbagbo
a encore gagné les élections présidentielles, après celles de 2000. Et c’est un
coup d’Etat de la France dirigée, à l’époque par Nicolas Sarkozy, qui l’a contraint à quitter le pouvoir. Il a été
déporté au Golf hôtel, ensuite à Korhogo et finalement à la Cour Pénale Internationale
(CPI). Quand on a vu cela, on a compris que la force venait de prendre le
dessus sur le droit. Il fallait faire en sorte qu’on puisse se réorganiser,
nous les jeunes de Côte d’Ivoire, pour réinstaurer l’Etat de droit.
Quand le Président Laurent Gbagbo est déporté, c’est la
désolation totale, l’amertume. Mais, nous nous sommes retrouvés sous la
houlette du camarade Koua Justin pour poser la question de qu’il y avait à
faire. Nous avons décidé de réorganiser les jeunes pour faire front afin que l’État
de droit revienne en Côte d’Ivoire. Surtout que beaucoup de personnes avaient
décrété la fin du FPI. Ces déclarations ont réveillé en nous un sursaut
d’orgueil. Pour nous, il fallait relever ce défi. Il fallait donc montrer à
l’opinion nationale, mais surtout à l’opinion internationale, que le Président
Laurent est dans le cœur des Ivoiriens et
qu’il avait effectivement gagné les élections Nous étions certains que
le Peuple de Côte d’Ivoire allait se ressouder, se réorganiser. Nous avions
cette ferme conviction. C’est pourquoi nous nous sommes rapidement remis au
travail. Malgré le départ en exil de Charles Blé Goudé, Damana Pickass, Konaté
Navigué, nous qui étions restés sur place, nous savions qu’en rassemblant ceux
qui étaient là, on pouvait faire front. Dieu merci, avec le courage du camarade
Koua Justin, nous avons réorganisé les jeunes et nous avons fait front. Il
fallait retrouver les gens, les camarades membres du Bureau de la JFPI. Sous la
houlette du camarade Koua Justin, nous nous sommes retrouvés à 11 membres sur les 60 membres que nous
étions. Le camarade Koua est allé à
Accra rencontrer Konaté Navigué. Nous avons réformé l’équipe et nous nous
sommes remis au travail. On avait la foi que Laurent Gbagbo reviendrait. Notre
première action, c’était de dire à l’opinion nationale et internationale, à
travers une sortie pour dire que le FPI est là. Le 15 octobre 2011, à la place
CPI de Yopougon, nous avons organisé notre premier meeting pour dire que les
Ivoiriens ne sont pas d’accord avec le régime en place et que le FPI n’est pas
mort. J’étais le PCO de ce meeting qui a connu un grand succès, à telle
enseigne que les FRCI voulaient procéder
à notre arrestation.
On a recommencé la lutte avec un sit-in à la cathédrale, le
04 octobre 2012, pour réclamer le droit à la vie. J’étais encore PCO. Ce
jour-là, l’armée a envahi la Cathédrale.
Nous avons maintenu notre manifestation et les forces de l’ordre sont venues
faire le sit-in à notre place. Le portail a été quadrillé. Il n’y a pas eu
d’accès au Plateau. Le monde entier a compris qu’en Côte d’Ivoire, il n’y avait
pas de droit de l’homme et qu’il y avait une fronde de la population qui
n’avait pas droit à la liberté d’expression.
Après cela, nous avons organisé un meeting, le 16 février
2013 à la place CP1, pour soutenir le Président Laurent Gbagbo qui avait sa
première audience de confirmation des charges. J’étais encore PCO. Nous avions
dormi à la place CP1 de Yopougon pour que les policiers nous trouvent là. Nous
étions en train de mettre les bâches vers 10 heures, et quand ils sont venus,
ça été une bataille. Mais là, nous sommes restés pour dire que le Peuple de
Côte d’Ivoire suit de près le procès du Président Laurent Gbagbo. L’engagement
que nous avions pris, le courage que nous avions en ce moment a réveillé
certains jeunes et a donné du tonus à certains cadres du parti qui étaient en
exil interne. Jusqu’à ce que survienne
2015 … ».
J-S L.
(D’après les propos recueillis par
Boga Sivori et Ayoualou Ziza)