Jean Pierre Mukendi invite les élèves à la lecture.

Jean Pierre Mukendi (Ecrivain congolais) : «Je suis devenu écrivain pour combattre l'injustice sociale»

  • J-S LIA
  • 03-04-2021 à 12:38
Jean Pierre Mukendi, congolais (RDC) d'origine, vit en Côte d'Ivoire depuis 1985. Professeur de Français à la retraite et écrivain, il est auteur d'une trentaine d'œuvres littéraires. Dans cette interview qu'il a accordée à "La Voie Originale", il relève

La Voie Originale : Vous êtes professeur de Français et écrivain. Depuis un moment, vous entreprenez des sorties tant à Abidjan qu'à l'intérieur du pays. Peut-on savoir les raisons de ces sorties ?

Jean Pierre Mukendi : Nous initions toutes ces sorties pour expliquer aux élèves, et aussi aux enseignants, l'importance de la lecture dans l'acquisition des connaissances.

 L.V.O : Quelles sont les étapes déjà parcourues et que retenir de ces différentes missions ?

J.P.M : Nous avons déjà fait, successivement, le Lycée municipal d'Azaguié, le Collège le Figuier, le Collège Fraternité de Kononfla (Sinfra), le Collège Léonard de Vinci, et le Lycée municipal d’Agou. Nous retenons ceci : quand les élèves voient l'écrivain qui a écrit le roman qu'ils étudient, cela les motive davantage et ils veulent tous devenir écrivains. Les prochaines étapes prennent en compte Arrah, M'Batto et le Lycée municipal d'Abobo (Abidjan). La programmation de ces tournées est fonction de notre disponibilité  et de celle des établissements  à visiter.

 L.V.O : Nous retenons que vous êtes enseignant du secondaire à la retraite. Qu'avez-vous enseigné dans les Lycées et collèges ?

JPM : Je bénis le Seigneur, car durant ma carrière professionnelle, j'ai transmis, non seulement le savoir à travers l'enseignement mes cours de Français ou Lettres Modernes, mais aussi, j'ai été un modèle pour mes élèves. Ce qui me procure beaucoup de joie et de fierté aujourd'hui à la retraite.

 LVO : Qu'est-ce qui vous a conduit à l'écriture ?

JPM : Je suis devenu écrivain pour dénoncer ce qui ne va pas dans la société. L’écrivain est toujours du côté de ceux qui souffrent, ceux qu'on maltraite. Je suis devenu écrivain pour combattre l'injustice sociale. C'est pourquoi, dans ma bibliographie, je totalise une trentaine d'œuvres aux thèmes variés. Mon premier livre est un essai : "La tricherie scolaire ou le déclin d'une société". Mon premier roman  "Michelle Habiakame" ou le témoignage d'une jeune rwandaise. Mon premier conte  "Pourquoi le gorille n'a pas de queue ?". Ma première pièce de théâtre  "L’aurore d'un peuple". Mon premier recueil de nouvelles  "Nadia"  et mon premier recueil de poèmes : "Douleur".

Mon dernier livre s'intitule : "Mon chant pour toi, mon Afrique". C'est un recueil de poèmes paru en 2020 aux Nouvelles Éditons Balafons, 3ème trimestre. Ce recueil de poèmes s'adresse à la jeunesse. Nous avons remarqué que la plupart des poètes s'adressent aux adultes. C'est pourquoi, en tant qu'enseignant à la retraite, j'ai trouvé bon d'écrire pour les plus jeunes. Le recueil aborde tous les thèmes : amour, pardon, obéissance, travail bien fait, protection de la nature, etc.

 LVO : Congolais d'origine, vous vivez en Côte d'Ivoire depuis plusieurs années. Quels sont vos rapports avec vos collègues écrivains ivoiriens ?

JPM : Je vis effectivement en Côte d'Ivoire depuis 1985. Mes rapports avec les écrivains ivoiriens sont très bons. Ce sont mes confrères et consœurs qui m'ont soutenu et m'ont permis de me faire connaître en Côte d'Ivoire et au-delà de ses frontières. Des gens ont constaté que ma plume est à la fois alerte, douce et parfois acerbe. Oui, ils n'ont pas tort. Je suis un écrivain engagé. J'utilise ma plume comme une arme pour combattre les injustices.

LVO : Quel message voudriez-vous lancer à l'endroit du public en général, et à l'endroit du monde scolaire en particulier ?

JPM : J'aimerais dire aux uns et aux autres que le livre instruit et éduque. C'est un bon moyen de se divertir. La lecture anoblit toute personne. Elle est le socle du développement de toutes les nations. Elle éclaire la personne, l'aide à s'éloigner de l'obscurantisme meurtrier. Lire, c'est vivre. Car, tous les secrets de la vie se trouvent dans les livres.

 Interview réalisée par

Patrice Tapé

(Correspondant Régional)