La Voie Originale : Vous êtes professeur de Français et écrivain.
Depuis un moment, vous entreprenez des sorties tant à Abidjan qu'à l'intérieur
du pays. Peut-on savoir les raisons de ces sorties ?
Jean Pierre Mukendi : Nous initions toutes ces sorties pour expliquer aux élèves, et aussi aux
enseignants, l'importance de la lecture dans l'acquisition des connaissances.
L.V.O : Quelles sont les étapes déjà parcourues et que retenir de ces différentes missions ?
J.P.M :
Nous avons déjà fait, successivement, le Lycée municipal d'Azaguié, le Collège le
Figuier, le Collège Fraternité de Kononfla (Sinfra), le Collège Léonard de
Vinci, et le Lycée municipal d’Agou. Nous retenons ceci : quand les élèves
voient l'écrivain qui a écrit le roman qu'ils étudient, cela les motive
davantage et ils veulent tous devenir écrivains. Les prochaines étapes prennent
en compte Arrah, M'Batto et le Lycée municipal d'Abobo (Abidjan). La programmation
de ces tournées est fonction de notre disponibilité et de celle des établissements à visiter.
L.V.O : Nous retenons que vous êtes enseignant du secondaire à la retraite. Qu'avez-vous enseigné dans les Lycées et collèges ?
JPM : Je bénis le
Seigneur, car durant ma carrière professionnelle, j'ai transmis, non seulement
le savoir à travers l'enseignement mes cours de Français ou Lettres Modernes, mais
aussi, j'ai été un modèle pour mes élèves. Ce qui me procure beaucoup de joie
et de fierté aujourd'hui à la retraite.
LVO : Qu'est-ce qui vous a conduit à l'écriture ?
JPM : Je suis
devenu écrivain pour dénoncer ce qui ne va pas dans la société. L’écrivain est toujours
du côté de ceux qui souffrent, ceux qu'on maltraite. Je suis devenu écrivain
pour combattre l'injustice sociale. C'est pourquoi, dans ma bibliographie, je totalise
une trentaine d'œuvres aux thèmes variés. Mon premier livre est un essai :
"La tricherie scolaire ou le déclin d'une société". Mon premier
roman "Michelle Habiakame" ou
le témoignage d'une jeune rwandaise. Mon premier conte "Pourquoi le gorille n'a pas de queue ?".
Ma première pièce de théâtre "L’aurore
d'un peuple". Mon premier recueil de nouvelles "Nadia" et mon premier recueil de poèmes :
"Douleur".
Mon dernier livre s'intitule :
"Mon chant pour toi, mon Afrique". C'est un recueil de poèmes paru en
2020 aux Nouvelles Éditons Balafons, 3ème trimestre. Ce recueil de poèmes
s'adresse à la jeunesse. Nous avons remarqué que la plupart des poètes s'adressent
aux adultes. C'est pourquoi, en tant qu'enseignant à la retraite, j'ai trouvé
bon d'écrire pour les plus jeunes. Le recueil aborde tous les thèmes : amour, pardon,
obéissance, travail bien fait, protection de la nature, etc.
LVO : Congolais d'origine, vous vivez en Côte d'Ivoire depuis plusieurs années. Quels sont vos rapports avec vos collègues écrivains ivoiriens ?
JPM : Je vis effectivement
en Côte d'Ivoire depuis 1985. Mes rapports avec les écrivains ivoiriens sont très
bons. Ce sont mes confrères et consœurs qui m'ont soutenu et m'ont permis de me
faire connaître en Côte d'Ivoire et au-delà de ses frontières. Des gens ont
constaté que ma plume est à la fois alerte, douce et parfois acerbe. Oui, ils
n'ont pas tort. Je suis un écrivain engagé. J'utilise ma plume comme une arme
pour combattre les injustices.
LVO : Quel message voudriez-vous lancer à l'endroit du
public en général, et à l'endroit du monde scolaire en particulier ?
JPM : J'aimerais
dire aux uns et aux autres que le livre instruit et éduque. C'est un bon moyen
de se divertir. La lecture anoblit toute personne. Elle est le socle du
développement de toutes les nations. Elle éclaire la personne, l'aide à
s'éloigner de l'obscurantisme meurtrier. Lire, c'est vivre. Car, tous les
secrets de la vie se trouvent dans les livres.
Interview réalisée par
Patrice Tapé
(Correspondant Régional)