Le rappel à Dieu du 2ème Premier ministre ivoirien en l’espace de huit mois, après feu Amadou Gon Coulibaly, a fait ressurgir dans tout le pays, la rampante question des rumeurs d’empoisonnement des grands serviteurs de l’Etat qui meurent dans l’opacité absolue, voire dans des conditions jamais élucidées. Car, officiellement, Hamed Bakayoko a été transféré par avion en France, selon les services de communication étatique, «pour grosse fatigue générale». Et malgré les informations alarmantes sur son état «d’empoisonné», le gouvernement a persisté dans sa communication de «simple nécessité de repos absolu pour trop plein de boulot» avant de confesser que l’ex-Premier ministre, ministre de la Défense Hamed Bakayoko, est mort, d’un «cancer du foie». Comment autant de médecins qualifiés en Côte d’Ivoire et en France ont-ils pu rater leur science sur le cas Hamed Bakayoko pour ne découvrir qu’un cancer ayant déjà pourri son foie, «en phase de métastase» ?
Evidemment, à la lecture du communiqué du gouvernement annonçant la mort du successeur d’Amadou Gon Coulibaly à la Primature, l’opinion n’a retenu que ce néologisme médical : «Cancer fulgurant qui terrasse en moins d’un mois seulement !». La victime, un solide gaillard âgé seulement de 56 ans, plein de vie et aimant la vie qu’il croquait avec délectation. Avec les responsabilités qui étaient les siennes dans les plus hautes sphères de l’Etat, l’opinion a du mal à croire en la thèse selon laquelle HamBak se serait laissé surprendre par un «cancer fulgurant».