Quatre jours après l'effondrement de l'immeuble R+4 à Anono, Séverin Djorogo, chef dudit village, a animé au conférence de presse. Objectif : faire des éclaircissements sur la situation. Selon les dernières informations postées par les sapeurs pompiers sur le drame en date du dimanche 14 mars, le bilan s'établit à 12 blessés et 10 morts. À en croire le conférencier, le bilan se serait alourdit : «Nous avons dénombré au moins 13 morts et une vingtaine de blessés dont 11 graves», a-t-il indiqué. Poursuivant, il a expliqué que la responsabilité de la chefferie ne serait pas engagée dans cette affaire : «C'est vrai, le bâtiment se trouve sur le sol d'Anono. Je voudrais signaler d'entrée que la responsabilité de la chefferie d'Anono n'est pas engagée. Le terrain est le bien d'un individu qui a mis son bâtiment en contrat bail. Ce qui s'est passé est du ressort de l'entrepreneur», précise-t-il. Puis d'ajouter : «Vu la dangerosité de ce bâtiment, nous avons convoqué ce monsieur, mais il ne s'est jamais présenté. Les riverains ont même produit des photos, vidéos et une pétition pour nous faire part de leurs inquiétudes. Ce même retour a été fait au ministère de la Construction via l'antenne de Cocody. Nous étions tellement contents de voir le ministère mettre des AD (À détruire, Ndlr) du 1er au 4ème étage, mais apparemment, je ne sais pas si c'est la négligence, les travaux ont pu continuer. Nous ne sentons pas trop l'engagement du ministère dans cette affaire ».
«J'ai eu des échanges avec le responsable des sapeurs pompiers, on espère enlever toutes ces décombres parce que moi personnellement, je suis convaincu qu'il y a encore des cadavres. Les riverains nous rapportent qu'il y a des odeurs qui commencent à sortir des débris. Nous avons fait nos dépositions à la gendarmerie comme à la police. Le procureur de la République a été également saisi. Il y a eu des interpellations. Le propriétaire de la cour a été interpellé et auditionné. Le promoteur est en fuite. Je voudrais demander officiellement que le pouvoir public mène des enquêtes pour situer les responsabilités parce que je ne peux pas comprendre que le ministère de la Construction puisse interdire les travaux, et puis rien n'est fait. Pourquoi ?» s'est-il interrogé.
Petit Bayard