«En ce qui concerne la question des chefs traditionnels,
nous souhaiterions la traiter avec beaucoup plus de circonspection. Ce sont en
principe les gardiens du temple, garants de nos traditions. Je me fais un
devoir de les respecter. Normalement, leurs fonctions dans les villages est
assimilable à un sacerdoce qui les distingue». Déclaration de Léon Emmanuel Monnet, Vice-Président du
Front Populaire Ivoirien (FPI) et natif d'Adzopé (Région de la Mé).
L'Ex-Ministre de l'Énergie et des Mines que nous avons rencontré, le mercredi
10 mars 2021, dans le cadre d'une interview, est allé plus loin dans ses observations quant
aux dérapages constatés dans les agissements de la plupart des chefs
traditionnels dans leurs localités respectives. Dérapages qui, selon lui, sont
sources de frustrations inutiles subies souventefois par les populations qui
les ont pourtant désignés. C'est pourquoi, le ministre Monnet a tenu à faire la
précision suivante : «Nos chefs détiennent,
à mon avis, trois fonctions essentielles qui fondent notre identité Akyé :
notre langue, notre culture et nos terres. Si nous ne sommes pas en mesure de
léguer ces valeurs aux générations futures, nous serons génétiquement morts en
tant que peuple Akyé. Je constate quelques stigmates de cette extinction. C'est
ensemble que nous les avons désignés comme gardiens de la tradition. Cet
héritage, ils n'ont pas le droit de le polluer en s'adonnant à des pratiques
qui peuvent desservir l'ensemble de la société. Je parlerai avec mes parents
chefs, dès que possible». Avant de faire un clin d'œil à ses parents de la chefferie traditionnelle du village
d'Adzopé, en leur rappelant ceci : «A
mes parents, chefs du village d'Adzopé, je leur ai donné l'exemple du Roi des
Ashanti qui a acquis, grâce à son charisme, la capacité de convoquer en son
Palais, tous les candidats aux Présidentielles au Ghana avant les élections.
Cette dignité et responsabilité ne s'acquiert que si le chef se place au-dessus
de toute corruption et à égale distance de tous les acteurs. Les positions
sociales sont mouvantes, le village reste». Et d'annoncer : «Comme nous l'avons déjà dit, nous avons des
sujets importants à discuter avec la chefferie. Nous aurons des débats francs lorsque nous
allons nous rencontrer. Nous en parlerons en famille».
Patrice Tapé
(Correspondant Régional)