Placée sous le thème national «Leadership féminin, Promotion économique et sociale face au Covid-19 pour une Côte d’Ivoire égalitaire», la 44ème Journée internationale des droits de la femme a été célébrée à Anono-Village, dans la commune de Cocody à Abidjan. Figuraient au programme de ladite journée organisée par l’Association des femmes juriste de Côte d’Ivoire (AFJCI), une série de sketches, un panel et une table ronde. Au grand terrain d’Anono abritant la cérémonie, des femmes actrices étatiques et membres de la société civile, ainsi que leaders communautaires ont pris part à la cérémonie, ce lundi 8 mars 2021. Relativement au thème national, un panel a été animé par des femmes responsables d’organisations non gouvernementales et du ministère en charge de la Femme. Les réflexions au cours du panel ont porté sur la situation et l’évolution des droits de la femme en Côte d’Ivoire, les actions de lutte menées et leurs impacts, les priorités et perspectives des programmes d’actions. L’état de la situation des droits de la femme en Côte d’Ivoire a été dépeint par Josiane Bessi, représentante du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. «La journée internationale pour le droit de la femme n’est pas la fête des mères» a-t-elle introduit. Avant de poursuivre: «En 1957, 129 femmes ouvrières travaillant de longues heures, qui percevaient des salaires minables ont été tuées pour avoir manifesté. La Journée internationale des droits de la femme a été proclamée depuis 1910 pour faire comprendre au monde que les femmes ont des droits. Elles ont droit à l’éducation, à la santé, au planning familial, à la politique… au même titre que les hommes. La constitution de la Côte d’Ivoire interdit d’ailleurs les violences basées sur les femmes et les enfants», a-t-elle signifié. Communiquant sur les droits de la femme en Côte d’Ivoire, Adou Honorine, membre de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire et chargée des Violences basées sur le genre, a indiqué quelques reformes et leurs impacts à différents niveaux. Notamment le mariage, la filiation, la politique. «Quand nous parlons de filiation, la femme peut aujourd’hui donner son nom à son enfant. Dans le mariage la femme est cheffe au même titre que l’homme. Elles ont des droits. Mais dans l’ignorance, elles ne pourront pas se l’approprier. Il faut faire connaître ces droits aux femmes pour qu’elles sachent qu’il y a eu des avancées. Cette journée est une occasion pour étaler ces droits», a-t-elle souligné.
Plaidoyers, sensibilisations de masse, de proximité, écoutes, conseils, orientations, aides et accompagnements à travers des structures de base sont, entre autres, des stratégies prônées par les acteurs pour promouvoir les droits de la femme en Côte d’Ivoire. Intervenant dans la santé de la reproduction sexuelle et la planification familiale pour les adolescents, l’Ong "Jeune ambassadeurs" a dénoncé la violation du «Droit à son corps et du droit de choisir à quel moment faire ses enfants». Pour Viviane Kouamé, présidente de ladite association, «Il est enseigné que c’est dans le mariage les jeunes filles doivent avoir leurs relations sexuelles. Il arrive que certaines n’arrivent pas à ce stade. Pour leur protection, elles ont besoin de méthodes de contraception, d’une santé de la reproduction. Mais on constate qu’il y a des barrières. Stigmatisées, elles sont refoulées par leur famille ou le personnel de santé. La conséquence est qu'elles se dirigent vers l’avortement qui est clandestin. Ce qui conduit à la mort. Dans cette logique, nous perdons des milliers de jeunes filles. Nous sensibilisons afin d’amener le plus grand nombre à adopter un comportement responsable», a-t-elle informé.
Tchimou Césaire, représentant Djorogo Nangui Sévérain chef du village d’Anono, s'est réjoui de cette initiative. «Je voudrais saluer l’initiative de l’association des femmes de Côte d’Ivoire, et saisir l’occasion pour rendre hommage à toutes les femmes d’ici et d’ailleurs. Dans une certaines mesure, comme dans tous les villages, les femmes ont des difficultés liées à leurs droits. Mais, mieux que nous le pouvons, nous essayons d’améliorer les choses. Nous sommes régulièrement saisis pour des violences basées sur le genre. Des cas que nous référons aux autorités. Notamment la police et la gendarmerie», a-t-il déclaré. Dans leurs actions communautaires, les femmes juristes de Côte d’Ivoire sont appuyé par l’Ong internationale "Action contre la faim". «Aujourd’hui nous sommes à Anono, le mercredi 10 mars 2021 à Abobo Baoulé, et le 11 mars 2021 nous serons à Gonzagueville dans la commune de Port-Bouet», a précisé Ange Koblan, chargé de Plaidoyer.
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