la Commission électorale indépendante (CEI) n'a convoyé que 5 fiches de procès-verbaux (PV) par bureau de vote. Alors, en fin de dépouillement, la CEI a déclaré aux représentants des candidats que « personne n’aura de copie de PV, puisqu’il n’y en a pas pour chacune des sept listes de candidats ».
La conséquence de cette décision loufoque est claire : si les résultats enregistrés par bureau de vote sont trafiqués après le dépouillement et que la CEI proclame des chiffres fictifs au bénéfice d’une liste de candidats, les 6 autres listes concurrentes n’auront aucun document de preuve pour contester le résultat litigieux devant le Conseil constitutionnel.
L’information portée à la connaissance des organisations qui parrainent les listes a fait l’effet d’une bombe dans les QG. A Koumassi, les candidats et leurs organisations sont convaincus que l’on pourrait s’acheminer vers « un braquage électoral incontestable ». Pis, l’opposition pense que si une telle forfaiture est expérimentée à Koumassi, en plein Abidjan, c’est qu’elle peut être multipliée partout sur l’étendue du territoire. Ce qui pourrait provoquer de graves crises après la proclamation des résultats. Après, le pouvoir reprochera aux opposants de chercher la petite bête !
Les électeurs ivoiriens ont été appelés, ce samedi 6 mars 2021, à voter pour élire leurs 255 députés sur l'ensemble du territoire national après une semaine de campagne. Si le scrutin s'est déroulé dans le calme dans l'ensemble, en dehors des violences enregistrées dans certains endroits, la dépossession des candidats de PV de résultats dans la phase la plus sensible peut faire craindre des lendemains mouvementés, par la faute de cette CEI notoirement incompétente sur bien des points, comme par exemple l’absence d’encre indélébile dans les bureaux de vote. Croisons les doigts.
Petit Bayard
