C’est sous ce terrible pseudonyme que le député de Séguéla
(Région du Worodougou, à 500 km au Nord-ouest de la Côte d’Ivoire), haut cadre
du RDR/RHDP au pouvoir, est depuis lors identifié. Même si l’opinion retient
qu’il tient son sobriquet peu flatteur de son statut de violent et de radical
au RDR, peu de personnes savent exactement d’où il tire le surnom Amadou
Cimetière.
En vérité, ce proche parmi les proches d’Alassane
Ouattara doit ce surnom à ses propres propos extrémistes, nauséeux et haineux
contre les partisans du Président Laurent Gbagbo. A l’époque, M. Amadou
Soumahoro était sûrement convaincu, comme bon nombre de radicaux du RDR, que
s’en était à jamais fini du FPI et de son fondateur, Laurent Gbagbo. Le
président ivoirien venait d’être bombardé, renversé (11 avril 2011) et déporté
à la CPI (29 novembre 2011), par la France de Nicolas Sarkozy. Alors, heureux, M.
Amadou Soumahoro a publiquement déclaré : « Nous assumons la responsabilité de l’insécurité
dont les militants du FPI parlent tant. Mais, Koulibaly Mamadou (président du
Parlement sous Gbagbo et président du FPI par intérime) et Miaka Ouretto
(Secrétaire général du FPI) n’ont rien à nous enseigner. Désormais, nous allons
demander à nos militants de se mettre en ordre de bataille pour mater tous les
militants du FPI qui s’attaqueront au Président Alassane. Nous n’allons plus
accepter les arrogances du FPI. Oui, nous allons les mater. Ils oublient que
tous ceux qui se sont attaqués à Alassane se trouvent au cimetière. S’ils nous
attaquent, nous allons répliquer du tac au tac. Le RDR est né dans le feu, il a
grandi dans la flamme et il est arrivé au pouvoir dans la boue. Le FPI reproche
au Président Alassane, les exactions des FRCI (armées rebelles) oubliant
l’assassinat de H (comédien) et de Jean-Hélène (journaliste de RFI). Les
coupeurs de route dont le FPI se plaint, ce sont des bandits qu’il a libérés
des prisons lors de la crise et des mercenaires qu’il a recrutés et qu’il ne
peut plus payer. Ce sont ceux-là qui règlent les comptes aux populations. Bonon
en est un exemple. Nul ne sait qui a tué nos militants à Bonon. Sur le plan
international, certains chefs d’Etat africains qui ont plus de 30 ans au
pouvoir prétendent nous donner des leçons de démocratie. Tout comme les
rapports des ONG achetées qui racontent leur vie. Leurs rapports ne nous
effraient pas. Nous allons inviter tous nos militants à La Haye, le 18 juin
prochain, pour exiger la condamnation de Gbagbo pour les crimes qu’il a commis.
Aussi, ceux qui sont au Ghana et qui rêvent de renverser Alassane, trouveront
le RDR devant eux » (Quotidien Notre Voie du 20 mars 2012).
La VAR politique tient Amadou Cimetière au
moment où le Président Laurent Gbagbo, innocenté et acquitté de toutes les
accusations de « crimes contre
l’humanité », annonce son retour sur les terres de ses ancêtres pour
« la mi-mars 2021 », ou
encore « très bientôt »
pour enclencher la vraie réconciliation des Ivoiriens.
Jérôme Allanga