En soutien à la liste de la coalition EDS-PDCI dont
il est le parrain naturel, Léon Emmanuel Monnet a livré un message poignant aux
habitants des quartiers Amahoukouènin, Grandes-Endémies, Massamba et Derrière-Terrain.
Il n'est pas passé par quatre chemins pour tenir un langage de vérité à son
auditoire. Léon Emmanuel Monnet a tout simplement ‘’déshabillé’’ le
Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), Parti au
pouvoir. C'était le mardi 2 mars dernier, au quartier Amahoukouènin, place du
marché. «Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire
est à la croisée des chemins. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'heure est grave.
Ça fait dix ans que beaucoup parmi vous ne sont pas allés aux votes. J'étais maire
quand j'ai dû quitter ce pays, mon pays, mon village, pour aller à l'étranger
en exil pendant presque dix ans. Laurent Gbagbo a quitté ce pays en 2011. Nous
sommes en 2021. Cela fait aujourd'hui dix ans qu'il n'est pas encore revenu
dans son pays. Et pourtant, de 1960 jusqu'en 2000, la Côte d'Ivoire a été
dirigée dans la paix, dans la concorde avec le Président Félix Houphouët
Boigny. Le véritable héritier de Félix Houphouët-Boigny, le Président Aimé Henri
Konan Bédié, et ensuite Laurent Gbagbo, tous ces trois hommes d'État sont
arrivés au pouvoir sans utiliser un lance-pierre pour blesser quelqu'un.
Houphouët n'avait que sa parole : "La paix n'est pas un (vain) mot, mais
un comportement. (...) Le dialogue est l'arme des forts, et non des
faibles". Ça a été
ça
avec Houphouët-Boigny. Et ça a été toujours ça avec Henri Konan Bédié. Gbagbo
est arrivé. Lui aussi n'a pas ramassé un caillou pour blesser l'orteil de
quelqu'un à plus forte raison sa tête. Lui aussi, qu'est-ce qu'il nous a appris
: "Assoyons-nous et discutons. (...) La transition pacifique à la
démocratie". A partir de 1990, tout change dans ce pays. En 1999, coup
d'État contre Bédié. 2002, coup d'État contre Gbagbo et rébellion. Ça s'est
terminé récemment par la tête d'un être humain qu'on a coupée pour jouer au
ballon avec. Ç'est ce que nous vivons depuis un certain temps. Aujourd'hui, au
niveau d'Adzopé et je peux dire sur le plan national, deux grands groupes
s'opposent pour le contrôle de l'Assemblée nationale. Il y a d'un côté le
groupe constitué par Aimé Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, avec un certain
nombre de partis de l'Opposition. Et de l'autre côté, un groupe composé autour
d'Alassane Dramane Ouattara. Donc, le choix que nous avons est simple. Gbagbo
et Bédié ont toujours parlé de paix, de dialogue et de réconciliation. Et de
l'autre côté, le groupe qui a toujours parlé avec force, avec violence, jusqu'à
ce qu'il y ait une tête coupée. C'est le choix qui s'offre à nous. Il n'y en a
pas deux. Donc, quand on vient nous voir et qu'on nous dit, qu'on nous
distribue des millions... On dit on va faire goudron jusqu'à arriver devant
votre cuisine, ce n'est pas ça le vrai problème. Le vrai problème, c'est pourquoi
on veut contrôler l'Assemblée nationale. Pour les Présidentielles, Gbagbo et Bédié
voulaient y être pour justement qu'il y ait le changement. On a vu ce qui s'est
passé après la désobéissance civile. Et ces deux Présidents, puisqu'ils sont
épris de paix, nous demandent de contrôler l'Assemblée nationale pour que la
paix soit toujours à l'ordre du jour dans notre pays. Donc amis jeunes, nos sœurs les femmes, vous les hommes,
vénérés chefs traditionnels, les élections-là, ce n'est pas de l'argent qu'on
vient distribuer. Ce n'est pas une affaire de bitume ou du goudron. C'est une
affaire de paix ou la violence qui pourrait entraîner la guerre. C'est à nous
de choisir. Si nous choisissons Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo à travers
la liste EDS-PDCI, nous choisissons la paix ou "La paix n'est pas un mot,
mais un comportement" ou "Assoyons-nous et discutons". Et si
nous choisissons cette voie-là, nous choisirons Abbé et M'Bé le 6 mars
prochain. Regardez vous-mêmes, de 1960 jusqu'en 1990, c'était le parti unique.
De 1990 jusqu'en 2000, il y a eu le multipartisme avec tout le travail fourni
par le Président Laurent Gbagbo et nous qui l'avons suivi. De 1990 jusqu'en 2010,
il y avait un seul PDCI, un seul FPI, un seul PIT, un seul MFA, etc. Mais
depuis 2011, il y a désormais deux FPI, deux PDCI, deux PIT, deux MFA, deux
LEADER. Même Guillaume Soro qui était à la tête de la rébellion, son parti a
été divisé en deux. Aujourd'hui, le RHDP, lui-même est divisé en deux. De cette
façon, comment voulez-vous que le pays fonctionne bien ? Le pays ne peut pas
être stable lorsque tous les partis qui animent la vie politique sont divisés.
Aujourd'hui, tout le monde sait que c'est Gbagbo qui a donné naissance aux
"deux doigts" (signe de ralliement du FPI). C'est son enfant.
Aujourd'hui, on vient à Adzopé et on vous dit : ‘’Si vous voulez voter
Gbagbo, choisissez la rose’’. C'est bien que c'est une belle fleur. Mais ces
"deux doigts-là" sont allés où ? Ce n'est pas perdu ! Il y a
quelqu'un qui a pris ça. Et ce quelqu'un qui a pris ça est allé au RHDP en
réalité. Il n'est plus au FPI. Quand on vit dans un pays où il y a toujours la
division, naturellement à l'école on devient dernier... Il y a la corruption.
Conséquence, notre endettement est chiffré aujourd'hui à plus de 16 mille
milliards de FCFA... Regardez la ville d'Adzopé, la ville où on vient vous
distribuer des milliards, on ne peut pas enlever les ordures ménagères. Ce
n'est pas parce que le maire n'a pas envie de faire le travail. C'est parce que
l'argent qui est prévu pour la mairie est divisé en deux. Le maire ne reçoit
qu'une petite partie. L'autre partie, on ne sait pas où ça s'en va. Mais, là où
ça s'en va-là, c'est ça qu'on vient vous donner. Maintenant où il faut enlever
les ordures parce qu'il y a Covid-19, on vient vous donner de l'argent pour que
vous puissiez les voter encore. Est-ce que vous êtes des enfants pour qu'on
vienne vous blaguer afin que vous puissiez leur donner vos voix ? Soyez lucides.
S'ils vous donnent cet argent, prenez et mangez, car ceci est votre argent.
Nous, partisans de la liste EDS-PDCI, nous voulons la paix. Donc votez Pascal
Abbé Assi N'Cho (titulaire) et Rosalie M'Bé Chiadon (suppléante). Pour que cela
soit possible, procurez-vous vos cartes d'électeurs dès à présent",
a-t-il exhorté.
Patrice
Tapé
(Correspondant
Régional)