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Quand la Sotra se fait hara kiri

  • Kifuima TOURE
  • 22-02-2021 à 11:29
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Pour moi, la Sotra serait aujourd’hui  en train de desservir des villes de l’intérieur du pays, même de celles des pays africains, que cela ne surprendrait personne. Et je trouve, sincèrement, que c’est une honte que cette société pour laquelle l’Etat a assuré le monopole depuis l’indépendance en soit encore à se ‘’chercher’’.

Aujourd’hui plus qu’hier, j’ai compris que la Sotra est en train de rater sa mission ; que c’est normal que les Ivoiriens aient des problèmes de transport à Abidjan. Quand je voie ce qu’il se passe. Quand je regarde ces derniers temps, les bus Express de la Sotra rouler avec seulement deux ou trois personnes à bord, je me rends compte à quel point la Sotra «n’est pas prête pour nous» ou «ne fait rien avec nous».

Le samedi 20 février 2021, j’étais à Cocody et je devrais me rendre dans la  commune de Yopougon. J’ai attendu un Express Sotra à un arrêt situé dans les environs de la Télévision ivoirienne, au carrefour Mermoz. Quand l’Express est arrivé à mon niveau, je me suis précipité à bord, comme bien d’autres clients avec lesquels j’avais déjà patienté pendant un peu plus d’une heure. Je croyais à une aubaine parce que le bus était archi-vide. Mais je trouvais en même temps étrange que le bus soit autant vide. Il y avait juste dans les sièges du fond une dame et deux hommes, alors qu’il laissait à son ‘’terminus’’ une foule de clients. Quand le conducteur ouvre les portières, c’est juste pour  dire à la foule qui se précipitait  pour monter à bord : «C’est pour ceux qui ont la carte». Sur le coup, le gros de la foule s’est rangé. J’avais la carte achetée à 1000 FCFA, mais c’est une carte prépayée qu’il faut charger. Quand les autres clients qui n’ont pas de carte sont descendus en ruminant leurs plaintes, je suis resté à bord. Mais le conducteur visiblement pressé de refermer la porte m’a questionné : «Vous avez une carte ?». Je lui ai répondu que j’avais une carte, mais qu’elle n’est pas chargée. Il m’a demandé de descendre en disant : «Il aurait fallu charger votre carte». Je lui ai demandé s’il pouvait le faire maintenant, sinon je peux payer ; il m’a répondu que «C’est à Yopougon Saint André qu’il aurait fallu la charger» ;  et il m’a demandé de descendre.

Comme moi, les autres regardaient l’Express numéro 726 partir avec seulement trois personnes à bord. Question de reflexe, quelques infortunées et moi empruntons un taxi jaune pour nous rendre au carrefour ditb “La Vie’’, à l’arrêt où passent les numéros 726, 729, et 720 pour Yopougon, en espérant qu’on aurait un bus qui transportent des usagers sans carte. Même scénario. En désespoir de cause, nous nous sommes rabattus sur les minicars “Gbakas’’, pour rallier Yopougon, à nos risques et périls. J’ai alors compris à quel point, avec la Sotra, les Ivoiriens ne sont pas au bout de leur peine. Pourquoi après 50 ans environ de monopole, la Sotra  attend les bus ‘’France au revoir’’ ; et quand ces automobiles construits pour les populations des pays de froid arrivent, ils ne subissent aucune adaptation dans ce pays de chaleur. J’ai compris pourquoi environ après 50 ans de mise en service, la Sotra fait attendre ses usagers pendant des heures avant de s’amener. Je me convaincs hélas que  les  Ivoiriens seront à la merci des “Gnambros’’ pour longtemps encore.

 Ayoualou ZIZA bohuiarmand@yahoo.fr